L’Irak a marqué un coup dur contre l’organisation État islamique (EI) avec l’annonce de la mort d’Abdallah Makki Muslih al-Rufay’i, alias Abou Khadija, l’un des chefs les plus redoutés du groupe terroriste. Selon le Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani, cette opération a été menée par les forces de sécurité irakiennes avec l’appui de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
Dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter), al-Sudani a salué cette victoire comme un pas majeur dans la lutte contre l’EI, qualifiant Abou Khadija de « terroriste parmi les plus dangereux d’Irak et du monde ».
Bien que l’Irak ait officiellement déclaré sa victoire contre l’EI en 2017 après la reprise de tous les territoires occupés par le groupe, l’organisation continue d’opérer à travers des cellules dormantes menant des attaques sporadiques. L’élimination d’Abou Khadija constitue donc une avancée cruciale pour affaiblir ces réseaux clandestins et réduire leur capacité de nuisance.
Cette annonce intervient alors que l’Irak cherche à renforcer sa coopération avec la Syrie dans la lutte contre les derniers bastions de l’EI. Le ministre syrien des Affaires étrangères par intérim, Asaad al-Shaibani, en visite à Bagdad, a déclaré que son pays était prêt à coordonner ses efforts avec l’Irak pour éradiquer les poches de résistance du groupe djihadiste.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Fouad Hussein, al-Shaibani a insisté sur la nécessité d’une action conjointe. « La sécurité est une responsabilité partagée. Nous sommes prêts à renforcer la coopération avec l’Irak dans la lutte contre Daech, sur toute la longueur de la frontière. Le terrorisme ne connaît pas de frontières », a-t-il affirmé.
Outre les enjeux sécuritaires, cette rencontre a également abordé la réouverture de la frontière entre les deux pays, fermée pour des raisons de sécurité. Un enjeu stratégique, car la reprise des échanges commerciaux entre l’Irak et la Syrie est jugée essentielle pour la stabilité économique des deux nations.
Cette opération intervient dans un contexte géopolitique complexe pour l’Irak, qui entretient des relations étroites avec deux acteurs influents mais opposés : les États-Unis et l’Iran. Alors que la coalition américaine soutient activement les forces irakiennes dans leur lutte contre l’EI, plusieurs groupes armés irakiens liés à l’Iran ont, par le passé, combattu pour défendre le régime de Bachar al-Assad en Syrie.
L’élimination d’Abou Khadija pourrait ainsi être perçue comme une démonstration de force du gouvernement irakien, soucieux d’affirmer son rôle clé dans la stabilité régionale tout en maintenant un équilibre délicat entre ses alliances.
L’Irak a franchi une étape importante avec cette opération, mais la menace de l’EI n’est pas totalement éradiquée. Le pays devra continuer ses efforts pour empêcher toute résurgence du groupe et garantir la sécurité sur son territoire.