Le gouvernement soudanais a exprimé son mécontentement après avoir été exclu d’une conférence internationale prévue pour la mi-avril, portant sur la guerre civile en cours au Soudan. Dans une lettre adressée au ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, le ministre soudanais Ali Youssef a protesté contre l’organisation de cette conférence sans l’invitation du gouvernement de Khartoum. La conférence, qui marquera le deuxième anniversaire du début de la guerre civile au Soudan, sera co-organisée par le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne (UE) et se tiendra le 15 avril prochain.
Le conflit au Soudan oppose, depuis deux ans, deux factions rivales : le général Mohamed Daglo et ses Forces de soutien rapide (FSR), d’une part, et le général Abdel Fattah Al-Burhane, chef de l’armée soudanaise, d’autre part. Cette guerre a coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes et a causé le déplacement de plus de 12 millions de Soudanais, alimentant ainsi une crise humanitaire sans précédent, selon l’ONU.
Le ministre soudanais a dénoncé ce qu’il considère comme une posture injuste de la part du Royaume-Uni, qui, selon lui, met sur un pied d’égalité le gouvernement soudanais – un membre souverain des Nations unies – et les FSR, qualifiées de « milice terroriste » responsables de crimes de guerre, y compris des génocides et des attaques contre des civils. Ali Youssef a également critiqué la présence à cette conférence de pays jugés complices du conflit, tels que les Émirats arabes unis, le Tchad et le Kenya, accusés de soutenir les paramilitaires des FSR.
En parallèle, début avril, le gouvernement soudanais a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ) pour accuser les Émirats arabes unis de complicité de génocide en raison de leur soutien présumé aux paramilitaires. Toutefois, Abou Dhabi a fermement rejeté ces accusations, niant toute implication dans les atrocités commises durant le conflit.
Alors que la guerre continue de ravager le pays, l’absence du gouvernement soudanais à cette conférence sur le Soudan soulève des questions sur l’avenir des négociations de paix et la possibilité d’une véritable résolution du conflit. Les autorités soudanaises insistent sur la nécessité d’une approche inclusive et de dialogues avec toutes les parties prenantes, y compris les forces gouvernementales.