Port-Soudan, 5 mai 2025 — La guerre soudanaise s’enlise et s’étend. Alors que Port-Soudan représentait jusqu’ici un havre relatif pour les civils et les humanitaires, la ville stratégique de la mer Rouge est désormais à son tour prise pour cible. À la suite d’attaques de drones menées ce week-end à proximité de l’aéroport, les Nations Unies ont décidé lundi de suspendre tous les vols humanitaires à destination et au départ de la ville.
Le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a confirmé que les frappes, attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR), visaient à la fois des cibles militaires et des infrastructures civiles dans une escalade jugée « extrêmement préoccupante ». Il a mis en garde contre les conséquences dramatiques pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans une région jusque-là relativement épargnée par les combats.
« Cette attaque contre Port-Soudan marque un tournant inquiétant dans le conflit. Elle met en péril non seulement la sécurité des civils mais aussi les efforts de secours vitaux », a déclaré Haq, au nom du Secrétaire général Antonio Guterres.
Bien que les installations humanitaires de l’ONU n’aient pas été directement touchées, le Service aérien humanitaire (UNHAS) a décidé de suspendre préventivement ses activités dans la zone. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) évalue actuellement les répercussions sur les capacités de distribution des vivres, médicaments et personnels vers les zones en détresse.
Depuis le transfert du gouvernement à Port-Soudan, la ville est devenue le centre névralgique des opérations humanitaires. Mais les FSR, en difficulté sur plusieurs fronts, multiplient les frappes de drones pour frapper derrière les lignes, ciblant désormais les zones civiles et stratégiques à l’Est du pays.
Le conflit entre le général Abdel Fattah Al-Bourhane et le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, a déjà fait des dizaines de milliers de morts, poussé plus de 13 millions de personnes à fuir et plongé plusieurs régions dans la famine. L’ONU parle désormais de la pire crise humanitaire mondiale en 2025.
le Secrétaire général Guterres a appelé une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat, à la protection des civils et au respect du droit international humanitaire, dénonçant l’intensification des attaques contre les infrastructures essentielles.