Le Hamas a catégoriquement rejeté toute idée de désarmement tant qu’un État palestinien pleinement indépendant, avec Jérusalem pour capitale, ne sera pas reconnu et établi. Dans un communiqué publié samedi, le mouvement islamiste palestinien a réaffirmé que « la résistance armée reste un droit national légitime face à l’occupation ». Cette prise de position marque un net démenti aux déclarations récentes de responsables occidentaux, selon lesquelles le groupe aurait manifesté une disposition à déposer les armes.
Le démenti vise notamment l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Vercowitz, qui affirmait que le Hamas s’orientait vers une renonciation à sa branche militaire. Le Hamas, lui, parle de « désinformation volontaire » et affirme que toute concession, en dehors de l’établissement d’un État palestinien, relève de l’illusion.
Ce refus de désarmer constitue un obstacle majeur aux négociations de cessez-le-feu, alors qu’Israël considère cette exigence comme non négociable. Depuis plusieurs semaines, les pourparlers indirects entre les deux camps piétinent. En parallèle, la pression internationale monte, portée par des annonces de reconnaissance d’un État palestinien par la France, le Canada, et possiblement le Royaume-Uni d’ici septembre si aucune avancée n’est constatée.
Sur le terrain, la situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Les images de civils s’agrippant désespérément à des camions d’aide illustrent l’ampleur du désespoir. D’après l’ONU, plus de 1 370 Palestiniens seraient morts en tentant de se procurer de la nourriture depuis mai. Israël nie toute responsabilité dans une éventuelle famine, accusant le Hamas d’orchestrer le chaos autour des centres de distribution, et affirmant que l’armée ne cible pas les civils. Mais les agences onusiennes dénoncent un « blocus humanitaire délibéré ».
Dans ce climat de tension, une vidéo diffusée récemment par le Hamas montrant un otage israélien émacié, Evyatar David, a provoqué l’indignation. Sa famille accuse le groupe de famine organisée à des fins de propagande et appelle à une intervention urgente.
Le lieutenant-général Eyal Zamir a, de son côté, averti que les opérations militaires israéliennes se poursuivraient « aussi longtemps que nécessaire » si les négociations sur les otages n’aboutissaient pas rapidement. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, sous forte pression intérieure, doit désormais composer avec un paysage diplomatique changeant, où les appels à la reconnaissance d’un État palestinien se font plus insistants.
Pour l’envoyé spécial américain Vitkov, en visite à Tel-Aviv, la priorité doit être la libération de tous les otages et la fin durable du conflit. « Il ne peut y avoir de solution fragmentée », a-t-il déclaré après avoir rencontré les familles des captifs et visité un centre de secours à Gaza.
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à environ 1 200 personnes côté israélien et entraîné la prise de 251 otages, plus de 60 000 Palestiniens auraient péri dans les opérations israéliennes selon le ministère de la Santé de Gaza, dont près d’une centaine d’enfants morts de malnutrition.
Alors que les lignes diplomatiques commencent à bouger, une question centrale demeure : quelle place pour le Hamas dans un futur État palestinien, et à quel prix la paix peut-elle s’arracher, entre mémoire des crimes, droit à l’autodétermination et refus d’un désarmement jugé prématuré ?Les prix du pétrole dans une impasse, pris entre bras de fer géopolitique et nouveaux tarifs américains