Le 31 août 2025, les rebelles houthistes soutenus par l’Iran ont mené des raids sur les bureaux de plusieurs agences des Nations unies à Sanaa et Hodeïda, au Yémen, arrêtant au moins onze employés. Les agences concernées incluent le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF. Les milices ont pris d’assaut le complexe des Nations unies, perquisitionnant les locaux et saisissant illégalement des biens de l’organisation.
Ces arrestations surviennent un jour après la mort du Premier ministre houthiste, Ahmed al-Rahawi, tué lors d’une frappe aérienne israélienne à Sanaa le 28 août, en réponse à une attaque de missile balistique houthiste sur Israël le 21 août. Les rebelles ont accusé les employés de l’ONU de collaborer avec Israël, sans fournir de preuves.
L’envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a fermement condamné ces actions dans un communiqué diffusé depuis Amman : « Je condamne fermement la nouvelle vague d’arrestations arbitraires de membres du personnel de l’ONU survenue aujourd’hui à Sanaa et Hodeida, ainsi que la perquisition forcée des locaux de l’ONU et la confiscation de biens de l’organisation. Au moins 11 membres du personnel ont été arrêtés ». Il a exigé leur « libération immédiate et inconditionnelle ».
Grundberg a rappelé que ces arrestations s’ajoutent à celles de 23 membres du personnel de l’ONU actuellement détenus, certains depuis 2021 et 2023, ainsi qu’à la détention d’un collègue décédé plus tôt cette année. Il a souligné que le personnel de l’ONU et de ses partenaires ne doit jamais être pris pour cible, détenu ou arrêté dans l’exercice de ses missions et a appelé à la sécurité du personnel et des biens de l’organisation, ainsi qu’au respect de l’inviolabilité des locaux de l’ONU.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a publié une déclaration confirmant la gravité de la situation. Il a dénoncé la détention arbitraire du personnel et insisté sur la nécessité de libérer non seulement les onze employés arrêtés le 31 août, mais également tous les membres du personnel détenus depuis juin 2024, et même depuis 2021 et 2023. Il a qualifié cette situation d’« intolérable » et rappelé que le droit international humanitaire doit être strictement respecté.
Ces événements aggravent la crise humanitaire au Yémen, où plus de la moitié de la population dépend de l’aide internationale. Les tensions régionales, liées au conflit Israël-Hamas et aux attaques houthistes dans la mer Rouge, risquent de transformer le pays en un champ de bataille géopolitique plus large, selon Hans Grundberg.