L’Algérie, producteur majeur de pétrole, suscite des inquiétudes concernant son engagement en faveur des énergies renouvelables après le dernier remaniement ministériel annoncé par le président Abdelmadjid Tebboune, qui a abouti à la suppression du ministère de l’Énergie renouvelable. Ce ministère, créé en 1974, était chargé de la gestion des ressources naturelles et des initiatives énergétiques propres du pays. Dans la nouvelle structure gouvernementale, ses fonctions seront transférées au ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab.
Les experts, dont Jim Krane de l’Institut Baker de l’Université Rice, expriment des préoccupations quant au fait que cette décision pourrait ralentir les ambitions de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables. Le pays s’était fixé pour objectif de produire 27 % de son électricité à partir de sources renouvelables, principalement solaires, d’ici 2035. Cependant, l’Algérie n’a pas encore réalisé de progrès significatifs dans l’exploitation de son immense potentiel solaire.
Krane estime que l’Algérie prend du retard dans la course mondiale aux énergies propres, malgré l’abondance de ses ressources solaires. Le pays a également rencontré des difficultés dans ses précédentes tentatives de développer son secteur des énergies renouvelables. En dépit de ses richesses énergétiques, dont certaines des plus grandes réserves de pétrole et de gaz en Afrique, l’Algérie reste largement dépendante des combustibles fossiles, et ses efforts pour exploiter son potentiel renouvelable ont été pour le moins sporadiques.
La stratégie énergétique de l’Algérie inclut des projets ambitieux, comme un pipeline reliant le Nigéria à la côte méditerranéenne, mais ces derniers font face à des défis sécuritaires considérables. Un projet visant à exporter de l’électricité vers l’Europe via des câbles sous-marins vers l’Italie est également en préparation. Toutefois, ces initiatives ne suffisent pas à faire passer la dépendance énergétique du pays du pétrole et du gaz aux énergies renouvelables.
Krane souligne le potentiel inexploité du secteur de l’énergie solaire en Algérie, qui pourrait considérablement stimuler son économie et attirer des investissements étrangers. Malgré les critiques, il suggère que la fusion des énergies renouvelables et des combustibles fossiles sous un même ministère pourrait permettre d’intégrer plus facilement l’énergie solaire dans l’infrastructure existante.
Néanmoins, Krane indique que la lente adoption de l’énergie propre en Algérie est en grande partie due à un manque de capital d’investissement, à une opposition interne des compagnies pétrolières nationales, et à la poursuite de l’exportation de combustibles fossiles, ce qui freine la transition du pays vers des sources d’énergie plus propres.