L’Algérie s’illustre une fois de plus par une politique étrangère opportuniste, marquée par des revirements stratégiques qui trahissent une absence de ligne directrice claire. Après des décennies d’une posture affichée de non-alignement et d’hostilité latente à l’égard des États-Unis, le régime algérien semble aujourd’hui prêt à brader ses ressources naturelles et sa souveraineté diplomatique pour séduire Donald Trump. La récente signature d’un protocole d’accord militaire avec Washington et les déclarations de l’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, confirment cette tendance à l’incohérence diplomatique.
Le mémorandum d’entente (MOU) signé entre l’Algérie et les États-Unis marque un tournant stratégique majeur. Présenté comme un outil de renforcement des relations bilatérales dans les domaines militaire et sécuritaire, cet accord témoigne d’un rapprochement accéléré entre Alger et Washington. Boukadoum a affirmé que « le ciel est la limite » en matière de coopération avec l’administration Trump, soulignant la volonté algérienne de se positionner en partenaire clé des États-Unis en Afrique du Nord.
Ce changement de cap intervient alors même que l’Algérie tente d’attirer les investissements américains dans son secteur minier. En mettant en avant ses abondantes ressources naturelles, notamment les terres rares très convoitées sur le marché mondial, le régime algérien cherche à se rendre indispensable aux yeux de l’administration Trump. Cette démarche opportuniste démontre une volonté de redéfinir les relations avec Washington, sans pour autant tenir compte des implications politiques et stratégiques d’un tel alignement.
Ce rapprochement avec les États-Unis contraste fortement avec les positions historiques du régime algérien. Pendant des décennies, Alger a adopté une posture anti-impérialiste et a cultivé des alliances avec des puissances rivales des États-Unis, notamment la Russie et la Chine. En l’espace de quelques mois, cette rhétorique semble s’être évaporée, remplacée par une quête effrénée de reconnaissance auprès de Washington.
Le gouvernement de Tebboune s’est même montré prêt à faire des concessions sur le plan diplomatique pour plaire à Trump. L’ambassadeur Boukadoum a ainsi affirmé que l’Algérie était ouverte à la discussion sur une normalisation avec Israël, un sujet pourtant longtemps considéré comme un tabou absolu dans la politique étrangère algérienne. De plus, la réticence d’Alger à condamner le projet controversé de déportation des Palestiniens hors de Gaza par Trump trahit une soumission calculée à l’administration américaine.
Ce manque de vision stratégique et cette soumission opportuniste démontrent les limites d’un régime en perte de repères, incapable de s’affirmer sur la scène internationale autrement que par des compromis douteux. L’Algérie risque ainsi de perdre son peu de crédibilité restante, en apparaissant comme un pays sans cap, prêt à sacrifier ses principes pour plaire aux puissants du moment.
Si le gouvernement algérien persiste dans cette approche erratique, il ne pourra que fragiliser davantage sa position internationale et alimenter les critiques sur son manque de leadership et de souveraineté. Une fois de plus, Alger prouve qu’elle est plus spectatrice qu’actrice de son propre destin.