Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, mardi à Alger, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans ce qui s’apparente davantage à un exercice de diplomatie de façade qu’à une véritable avancée stratégique. La rencontre, organisée dans la discrétion quasi totale, n’a donné lieu à aucune déclaration publique, ni communiqué substantiel, renforçant l’impression d’un rendez-vous creux, guidé plus par l’image que par le contenu.
Si la présence du ministre d’État Ahmed Attaf et du directeur de cabinet Boualem Boualem aurait pu laisser espérer des discussions de fond, l’absence de transparence sur les thèmes abordés alimente le flou habituel entourant la diplomatie algérienne. Que cherche vraiment Alger en renforçant ses liens avec Téhéran, à un moment où l’Iran reste sous sanctions internationales et englué dans des tensions régionales ? S’agit-il d’un choix stratégique réfléchi ou d’un simple coup de communication dans un contexte d’isolement politique croissant ?
Cette visite, plutôt que de refléter une dynamique régionale constructive, semble davantage répondre à une logique de positionnement opportuniste. L’Algérie tente de jouer les équilibristes entre différents pôles d’influence, sans vision claire ni cap diplomatique affirmé. Quant à la coopération économique entre les deux pays, elle demeure largement théorique, confinée à des déclarations d’intention sans véritable mise en œuvre.
En optant pour des rapprochements ambigus, le pouvoir algérien donne l’impression de se chercher des alliés par défaut, à défaut d’une politique extérieure cohérente. Cette réception d’un haut responsable iranien, dans le silence et sans résultat concret, illustre une fois de plus les limites d’une diplomatie algérienne qui peine à sortir du flou et de l’improvisation.
