Les récentes tensions entre la France et l’Algérie, marquées par la demande algérienne de rapatriement immédiat de quinze agents français pour des affectations jugées « irrégulières », révèlent une posture algérienne qui, loin de favoriser le dialogue, semble chercher l’escalade. Cette décision, annoncée le 11 mai 2025, s’inscrit dans un contexte de relations bilatérales déjà fragilisées par des différends récurrents, où l’Algérie adopte une attitude intransigeante, souvent perçue comme un moyen de détourner l’attention de ses défis internes.
L’argument avancé par Alger, selon lequel la France aurait violé les procédures d’accréditation en affectant des agents sans notification préalable, apparaît disproportionné et manque de transparence. Les conventions internationales, notamment la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, stipulent certes l’obligation de notifier les affectations, mais elles soulignent également la nécessité d’une coopération réciproque. Or, l’Algérie elle-même entrave ce principe : elle refuse l’accès à des diplomates algériens sur le sol français et retarde l’accréditation de consuls algériens à Paris et Marseille depuis plus de cinq mois. Cette asymétrie dans l’application des normes diplomatiques affaiblit la crédibilité de la position algérienne et suggère une volonté de politiser les relations bilatérales.
En outre, la mise en avant par Alger du statut des passeports diplomatiques accordés à ces agents français semble exagérée. L’octroi de tels documents relève de la souveraineté française et s’inscrit dans un accord bilatéral de 2013 visant à faciliter la mobilité des personnels diplomatiques. Accuser la France de contourner les règles tout en ignorant ses propres manquements – comme l’expulsion de douze agents français en avril 2025 en réponse à l’arrestation d’un employé consulaire algérien dans l’affaire Amir DZ – traduit une approche sélective et opportuniste. Cette affaire, loin d’être un simple malentendu administratif, semble servir de prétexte à l’Algérie pour maintenir une pression constante sur la France, notamment en exploitant des contentieux historiques et des divergences sur des dossiers comme le Sahara occidental ou la question mémorielle.
La France, en revanche, fait preuve d’une volonté d’apaisement, comme en témoigne la visite du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Alger en avril 2025, visant à relancer un partenariat « d’égal à égal ». Face à l’intransigeance algérienne, Paris a promis une réponse « ferme » et « proportionnée », une posture justifiée pour défendre ses intérêts et ses agents, qui, selon le ministre, ont été contraints de quitter précipitamment leurs familles. Cette fermeté ne doit pas être interprétée comme une escalade, mais comme une nécessaire réaffirmation de la souveraineté française face à des provocations répétées.
