Les visites répétées des responsables locaux et centraux concernant le projet de la pénétrante autoroutière de Tizi-Ouzou vers l’autoroute Est-Ouest, particulièrement sur le point d’accès à Djebahia dans la wilaya de Bouira, sont devenues presque routinières. Ces déplacements, censés accélérer les travaux d’achèvement de ce projet structurant et stratégique, ne font que mettre en lumière le retard flagrant par rapport aux délais de réalisation contractuels de 36 mois, déjà largement dépassés.
La dernière en date, effectuée le 5 août 2024 par le wali de Tizi-Ouzou, a été accompagnée d’un panel de responsables, allant du directeur des travaux publics au représentant de l’Agence algérienne des autoroutes, sans oublier les représentants de l’entreprise algéro-turque Ozgun, Nurol et Engoa. Sur le chantier, le wali a eu droit au traditionnel exposé sur l’avancement des travaux, où l’on lui a affirmé que les installations techniques avaient fait des « progrès importants ». Cependant, ces promesses répétées, sans résultats concrets, suscitent de plus en plus de scepticisme.
Il est regrettable de constater qu’en dépit des nombreuses visites et des exhortations à « intensifier les efforts », le projet accuse toujours un retard considérable. Lors de sa visite en février dernier, le ministre des Travaux publics, Lakhdar Rekhroukh, avait pourtant insisté sur la nécessité de livrer, en priorité, le tronçon entre Draâ-el-Mizan et Bouira d’ici la fin de l’année. Mais, une fois de plus, les engagements pris semblent vaciller, laissant planer des doutes sur la capacité du maître d’œuvre à respecter les délais fixés.
Il est également crucial de rappeler que ce projet, lancé en 2014, a été entravé par de nombreuses contraintes techniques, notamment l’opposition des propriétaires de terrains et des réévaluations financières dues à des coûts croissants. Avec ses 49 km de longueur, ses 21 viaducs et 92 tunnels, cette pénétrante autoroutière, déclarée d’utilité publique en avril 2012 et attribuée en gré à gré pour près de 500 millions d’euros, continue d’être un symbole d’efficacité bureaucratique. La première pierre a été posée en juillet 2013, et la réception finale était initialement prévue pour mars 2019. Le temps passe, mais les promesses de progrès demeurent souvent sans suite.