Les facultés de médecine à travers le pays sont secouées par un mouvement de protestation des étudiants depuis plusieurs jours. En réponse, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé des mesures urgentes pour répondre à leurs revendications. De leur côté, les syndicats des professionnels de la santé suggèrent des réformes pour améliorer le système de santé, notamment à travers une évaluation des besoins en spécialistes, afin d’orienter la formation et de créer des postes d’emploi directs pour les médecins généralistes.
Les syndicats de la santé avaient déjà mis en garde contre les répercussions du nombre élevé d’étudiants en sciences médicales et de l’ouverture de nouvelles facultés et annexes de médecine. Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) affirme que le secteur forme plus de médecins qu’il n’en a besoin. Selon le syndicat, il n’y a aucune cohérence dans l’organisation de la formation des médecins en Algérie. «Nous admettons 20 000 étudiants en première année, et à la fin de leur cursus, des milliers de médecins généralistes se retrouvent au chômage. C’est un véritable problème», explique le syndicat. Il souligne que le concours de résidanat ne devrait pas être un concours d’embauche, mais plutôt un outil de sélection pour former des spécialistes en fonction des besoins réels du pays.
Le professeur Rachid Belhadj pointe également une défaillance dans la gestion des effectifs médicaux : «Nous avons déjà demandé un état des lieux précis pour savoir combien de médecins ont été formés et combien nous devons en former à l’avenir. Actuellement, certaines spécialités sont en surplus, tandis que d’autres manquent de personnel formé.»