Moins d’une semaine après la perte de Haddou Bouabdellah, surnommé « Si Bouzid », adjoint de feu Hamdani Adda, la ville de Tiaret pleure à nouveau un éminent moudjahid. Henniche Benaïssa, connu sous le nom de « Rabah Ennar », ancien responsable de la zone sept de la Wilaya historique cinq, est décédé vendredi matin à l’âge de 92 ans. Ses obsèques ont eu lieu le même jour après la grande prière au cimetière de Tiaret, comme l’a rapporté son biographe, Leïla Ameur.
Souffrant d’une maladie qui l’a cloué au lit, Henniche Benaïssa avait été honoré l’année dernière par le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebiga, ainsi que par des représentants des autorités locales et militaires, lors d’une cérémonie solennelle à son domicile, en marge des commémorations du 64e anniversaire des événements tragiques du 17 octobre 1961. Leïla Ameur, professeure à la retraite, lui a consacré un livre intitulé *La zone sept à la limite du feu*, dans lequel elle compile des témoignages corroborés par ceux de survivants.
Né le 30 juin 1932 à Mechraa-Sfa (ex-Prévost-Paradol), « Rabah Ennar » a rejoint l’ALN en 1956 et a dirigé un groupe de 700 maquisards. Il a orchestré pas moins de 76 batailles, dont l’attaque du commissariat de Tiaret, qui a permis de saisir des armes. Son parcours, allant des confins de la région aux maquis de Saïda et Relizane, est riche d’exploits nombreux et significatifs. Dans sa jeunesse, il était passionné par les arts martiaux et appréciait également le vélo et le football.
Pour subvenir à ses besoins, il a exercé divers métiers : cordonnier, réparateur de cycles et de motos, coiffeur, et ouvrier dans une boulangerie d’un colon. La Direction des moudjahidine a présenté ses sincères condoléances à sa famille. Ces disparitions rappellent le sacrifice de ceux qui ont participé à notre glorieuse révolution. Que son âme, ainsi que celle de « Si Bouzid », repose en paix, alors que le 70e anniversaire du 1er novembre 1954 approche.