L’annonce de la mise en place prochaine de la portabilité téléphonique en Algérie, faite hier par le président de l’ARPCE, Mohamed El Hadi Hannachi, a de quoi surprendre… et pas dans le bon sens. Cette mesure, permettant aux utilisateurs de changer d’opérateur sans perdre leur numéro, est loin d’être une révolution. Adoptée depuis des décennies dans de nombreux pays, elle fait figure d’acquis de base dans le monde des télécommunications modernes.
Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III, M. Hannachi a fièrement souligné que les étapes nécessaires avaient été franchies et que seuls « quelques détails » restaient à régler avant le lancement, prévu dans « quelques mois ». Une annonce qui serait prometteuse… si elle n’était pas si tardive. La portabilité, vue ailleurs comme un droit fondamental du consommateur, est présentée ici comme une avancée technologique majeure, alors qu’elle aurait dû être implantée depuis bien longtemps.
M. Hannachi a également évoqué l’impact sur la qualité des services, estimant que cette mesure inciterait les opérateurs à se battre pour fidéliser leurs clients. Or, dans d’autres pays, cette bataille de la qualité est déjà en cours depuis des années. Ce décalage témoigne d’une lenteur préoccupante dans l’adaptation aux standards internationaux.
Autre annonce : la portabilité sur les appels d’urgence sera lancée dans « quelques jours ». Un progrès bienvenu, mais là encore, il s’agit d’une mesure qui, ailleurs, est banalisée depuis des lustres.
Enfin, le président de l’ARPCE a parlé d’assouplissements concernant les équipements dits « sensibles », un autre chantier bureaucratique qui freine l’innovation. L’Algérie semble enfin vouloir simplifier l’acquisition de ces équipements, mais le retard accumulé dans ce domaine est tout aussi criant.