Le récent bilan hebdomadaire du ministère de la Défense nationale s’empresse de dresser un tableau élogieux des actions de l’Armée Nationale Populaire (ANP). Entre redditions de terroristes, arrestations de narcotrafiquants et saisies d’armes, la propagande officielle ne rate aucune occasion de gonfler l’image d’une institution militaire omnipotente. Mais ce bilan soulève des interrogations cruciales : à qui profite réellement cette démonstration de force, et quelles sont ses véritables motivations ?
Le récit de la reddition de deux terroristes armés, « Abou El-Tahar » et « Foulani Ali », accompagné d’un arsenal, est présenté comme un triomphe sécuritaire. Cependant, le manque de précisions sur le contexte de cette reddition laisse planer le doute. Est-ce une victoire contre une menace réelle ou un simple spectacle pour alimenter un discours de sécurité sous contrôle ?
Les saisies massives de drogue, psychotropes et matériel utilisé dans des activités illicites, bien que notables, posent une question essentielle : ces opérations ponctuelles répondent-elles à une stratégie durable ou sont-elles des coups médiatiques pour masquer une réalité où les réseaux criminels prospèrent malgré tout ?
Au-delà des arrestations et saisies, ce bilan ne fait que détourner l’attention des problèmes fondamentaux de la société algérienne : chômage endémique, corruption institutionnalisée et absence de réformes structurelles. Pendant que l’ANP se targue de ses actions, des milliers de jeunes continuent de fuir un avenir incertain, comme en témoignent les 480 tentatives d’émigration clandestine enregistrées cette semaine.
Ce bilan hebdomadaire est davantage une opération de communication qu’une véritable évaluation des progrès sécuritaires. À travers une rhétorique triomphaliste, le régime cherche à renforcer son emprise en présentant l’armée comme le pilier indéfectible d’un État en crise. Mais la population, confrontée quotidiennement à une réalité socio-économique désastreuse, reste insensible à ces proclamations. Une fois encore, le pouvoir détourne l’attention des vrais enjeux pour préserver son contrôle.