Le match de la 32e journée de Liga entre le Real Madrid et l’Athletic Bilbao (1-0) a laissé des traces bien au-delà du terrain. Une victoire décisive, arrachée dans le temps additionnel par Federico Valverde, a été éclipsée par une controverse arbitrale qui secoue l’Espagne. Deux décisions cruciales – l’annulation d’un but de Vinicius Junior et le refus d’un penalty pour Jude Bellingham – ont attisé la colère du Real Madrid, portée par sa chaîne officielle, Real Madrid TV. À quelques jours de la finale de la Copa del Rey, le club merengue hausse le ton, dénonçant un arbitrage biaisé et ciblant l’arbitre Martinez Munuera. Retour sur une polémique qui divise.
Dans un contexte délicat, marqué par une élimination en Ligue des champions et un retard de sept points sur le FC Barcelone en Liga, le Real Madrid avait désespérément besoin d’une victoire face à l’Athletic Bilbao. Le salut est venu tardivement, à la 93e minute, grâce à une frappe salvatrice de Federico Valverde. Mais ce succès, loin de calmer les esprits, a été terni par deux incidents arbitrals qui ont monopolisé l’attention.
À la 80e minute, Vinicius Junior pensait avoir offert l’avantage au Real Madrid. Servi par un centre de Valverde, dévié par le défenseur Aitor Paredes, l’ailier brésilien élimine son vis-à-vis et conclut d’une frappe imparable. La joie est de courte durée : après consultation de la VAR, l’arbitre Martinez Munuera annule le but pour une position de hors-jeu d’Endrick, jugé comme ayant influencé l’action par un contact avec Paredes.
L’expert arbitral Iturralde Gonzalez, sur Cadena SER, défend la décision : « Endrick, en position irrégulière, gêne Paredes par un contact physique. Cela impacte l’action, donc l’annulation est justifiée. » Le compte spécialisé Archivo VAR abonde, soulignant que le système semi-automatique a détecté une interférence claire. Pourtant, Real Madrid TV crie au scandale. « Où est le ballon sur l’image de la VAR ? C’est invisible ! Comment accorder du crédit à cette technologie ? » s’indigne la chaîne, remettant en cause la transparence des opérateurs de la VAR, Clos Gomez et Media Pro.
Quelques minutes plus tard, un nouveau tournant enflamme les débats. Dans la surface de Bilbao, Jude Bellingham s’écroule après un contact avec le défenseur Unai Núñez. Le Real Madrid réclame un penalty, mais Martinez Munuera, conforté par la VAR, juge l’incident insuffisant pour siffler une faute.
À l’approche de la finale de la la Coupe du Roi, prévue le 26 avril 2025, Real Madrid TV a transformé sa frustration en offensive médiatique. Dans une analyse au vitriol publiée le 21 avril, la chaîne qualifie l’arbitrage de Martinez Munuera de « football de troisième monde » et l’accuse d’un historique défavorable au club. « Cet arbitre a déjà coûté un titre de Liga au Real Madrid », assène-t-elle, sans étayer précisément cette allégation.
La chaîne va plus loin, pointant l’absence d’arbitres espagnols à la Coupe du Monde des Clubs comme preuve d’une incompétence généralisée.
Le message est clair : le club veut mettre la pression sur les arbitres, notamment ceux pressentis pour la finale de la Coupe du Roi, De Burgos Bengoetxea ou Soto Grado. Une stratégie qui, selon le quotidien AS, s’apparente à une tentative d’influencer les décisions arbitrales à venir.