À un mois de la première édition élargie de la Coupe du monde des clubs, Thomas Tuchel, sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, se retrouve dans une impasse. Doit-il conserver ses meilleurs éléments pour les deux matchs de juin, ou céder à la pression des clubs européens engagés dans ce tournoi historique ?
L’Angleterre affrontera Andorre le 7 juin à Barcelone en qualification pour la Coupe du monde 2026, avant un match amical contre le Sénégal trois jours plus tard à Nottingham. Problème : le deuxième match se jouera à seulement quatre jours du coup d’envoi du tournoi des clubs aux États-Unis, où sont engagés plusieurs poids lourds du football européen — Manchester City, Chelsea, le Bayern, le Real Madrid et l’Atlético Madrid — tous pourvoyeurs de joueurs clés pour la sélection anglaise.
La FA, consciente du risque de surcharge, reconnaît dans son dernier rapport que l’enchaînement des compétitions mondiales constitue une menace sérieuse pour la santé des joueurs. Le rapport évoque « une réduction du temps de repos des joueurs d’élite » et « une fatigue accrue pouvant nuire aux performances des équipes nationales ».
Malgré cela, Tuchel semble déterminé à maintenir l’intégrité de sa sélection. « Nous ne prenons aucun risque inutile, mais nous pensons à nous d’abord », a-t-il déclaré en mars. « Je me sens responsable de mes joueurs. »
Ce choix, s’il est confirmé, pourrait toucher jusqu’à 12 joueurs, notamment des cadres comme Harry Kane (Bayern), Jude Bellingham (Real Madrid) et Cole Palmer (Chelsea). Les clubs, eux, souhaitent récupérer leurs joueurs dès le 7 juin, mais la FA n’a pas encore statué.
Le calendrier est implacable : le 10 juin, l’Angleterre joue, et dès le 15, les premiers matchs du Mondial des clubs débutent. Chelsea, par exemple, pourrait disputer une finale de Conférence League le 28 mai, puis voir ses joueurs enchaîner avec la sélection, avant de s’envoler pour les États-Unis — le tout sans véritable pause.
Tuchel, lucide, insiste : « Les Sud-Américains n’hésitent jamais à défendre leur drapeau. Il faut respecter ça. En tant qu’entraîneur, j’espère simplement que mes joueurs soient fiers de représenter leur pays. »