La première édition des Jeux Africains Scolaires (JAS), lancée le 26 juillet 2025 à Annaba, constitue indéniablement un pas important pour la promotion du sport scolaire à l’échelle continentale. Réunissant plus de 1 700 jeunes athlètes venus de 44 pays africains, cette compétition qui se déroule sur plusieurs villes algériennes — Annaba, Constantine, Sétif et Skikda — incarne un véritable espoir pour la jeunesse sportive africaine.
Placée sous le haut patronage du président Abdelmadjid Tebboune et portée par l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) en partenariat avec la Fédération Internationale du Sport Scolaire (ISF), cette initiative ambitionne d’être un véritable tremplin éducatif et sportif. La présence de figures emblématiques comme Noureddine Morceli et Hassiba Boulmerka en tant qu’ambassadeurs ajoute incontestablement du prestige à l’événement et inspire les jeunes participants.
Cependant, malgré cette vision prometteuse, des failles organisationnelles entachent cette première édition. À seulement quelques jours de l’ouverture, des incertitudes ont persisté quant à la préparation de l’événement. Plusieurs fédérations sportives africaines n’ont pas encore confirmé leurs délégations, et des institutions panafricaines majeures, telles que la CEDEAO et l’Union Africaine, semblent peu impliquées, limitant l’ancrage institutionnel de l’événement. Les infrastructures sportives, bien que modernes, posent également problème : certaines rénovations promises, notamment à El Khroub et Sidi Amar, n’ont pas été finalisées à temps. De plus, l’absence de transparence budgétaire et le manque de partenaires techniques internationaux soulèvent des questions sur la capacité de l’organisation à répondre aux attentes d’un événement d’une telle envergure.
Sur le plan logistique, l’Algérie a pris des mesures louables, comme la gratuité de la participation et l’étude de vols à bas prix pour faciliter l’accès des athlètes issus de pays moins favorisés. Les délégations, notamment celles du Bénin, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire, ont été accueillies avec professionnalisme, et des efforts ont été faits pour garantir des conditions d’hébergement et de compétition optimales. Toutefois, le flou persistant autour des détails organisationnels, notamment la couverture médiatique et la coordination entre les quatre villes hôtes, risque de limiter la portée de l’événement.
Ces Jeux, qui ambitionnent de devenir un rendez-vous régulier du sport africain, portent une symbolique forte : promouvoir les valeurs olympiques, renforcer les infrastructures sportives scolaires et préparer la jeunesse aux grandes compétitions internationales, comme les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. Mais pour transformer cette belle initiative en succès durable, l’Algérie et l’ACNOA devront tirer des leçons de ces failles initiales, en renforçant la transparence, la coordination institutionnelle et l’investissement dans les infrastructures.