Dans un coup de théâtre qui ébranle l’athlétisme africain, Oussama Khennoussi, le prodige algérien du lancer de disque, vient d’être frappé d’une suspension de trois ans par l’Unité d’Intégrité de l’Athlétisme (AIU). Contrôlé positif à des stéroïdes exogènes – androstérone, 5α-diol et 5β-diol – lors d’un test hors compétition réalisé en Algérie le 29 avril 2025, l’athlète de 28 ans voit sa carrière s’effondrer comme un disque mal lancé. La sanction, entrée en vigueur le jour même du contrôle, court jusqu’au 28 avril 2028, annulant tous ses résultats postérieurs à cette date et l’excluant de toute compétition officielle.
Khennoussi incarnait l’espoir renaissant de l’athlétisme algérien. En juin 2024, il avait illuminé les Championnats d’Afrique à Douala, au Cameroun, en remportant la médaille d’or avec un jet monumental de 63,90 mètres, un record personnel qui avait propulsé l’Algérie sur le podium continental (source : Wikipédia). Moins d’un an plus tard, en mai 2025, il avait encore élevé les standards en établissant un nouveau record national à Oran avec 64,54 mètres, une performance saluée par la World Athletics comme un pas de géant vers les JO de Paris 2024 – ironie du sort, ces derniers étaient déjà derrière lui.
Ces exploits n’étaient pas le fruit du hasard. Formé dans les clubs d’Oran, Khennoussi avait émergé comme un talent brut, alliant puissance brute et technique affûtée. À seulement 27 ans, il était pressenti pour dominer la discipline en Afrique et viser les minima olympiques pour Los Angeles 2028. Mais le dopage, fléau récurrent dans les sports de force, a jeté une ombre définitive sur son palmarès.
La nouvelle de la suspension a été un choc pour le monde de l’athlétisme. L’AIU, dans son communiqué officiel, a été claire : les substances détectées sont des métabolites d’anabolisants, indiquant une ingestion intentionnelle ou non, mais sanctionnée sans pitié. Tous les résultats de Khennoussi à partir du 29 avril 2025 sont rayés, y compris d’éventuelles compétitions préparatoires aux grands rendez-vous mondiaux.
Face à cette tempête, l’athlète a réagi avec une franchise déchirante , il a annoncé sa retraite immédiate du sport de haut niveau. « Les pressions psychologiques et morales sont trop lourdes, aggravées par les critiques virulentes sur les réseaux sociaux », a-t-il confié, évoquant un harcèlement en ligne qui l’a poussé au bord du gouffre. Pourtant, un espoir ténu persiste : Khennoussi envisage un appel de la décision de l’AIU. « Je veux me battre pour la vérité, mais les frais juridiques sont hors de ma portée », a-t-il ajouté, appelant implicitement à un soutien de la part de ses pairs ou de la fédération.