Plongé dans une crise financière et structurelle inquiétante, l’ES Mostaganem voit son entraîneur, Nadir Leknaoui, lancer un véritable cri d’alarme. À travers des propos francs et sans détour, il interpelle les autorités, les partenaires et les acteurs du football local, soulignant que « la patience a des limites » et que le temps pour agir commence à se raréfier.
Dans une déclaration empreinte de gravité, Leknaoui brosse un tableau sombre de la réalité quotidienne du club, bien au-delà des seuls résultats sportifs. Malgré ces difficultés, il a choisi de rester à la tête de l’équipe, par attachement au club et par volonté d’assurer une stabilité indispensable. « Je ne veux pas revivre l’expérience de la saison dernière », confie-t-il, en appelant à tirer les leçons du passé pour éviter de nouvelles dérives.
L’entraîneur évoque notamment des problèmes structurels majeurs, touchant autant l’organisation interne que les finances. « Le club se bat contre d’énormes problèmes. Même le staff n’a pas été payé. La patience a des limites », insiste-t-il, décrivant un climat d’incertitude qui pèse lourdement sur le moral des joueurs. Selon lui, les apparences peuvent être trompeuses : derrière la vitrine du club, la réalité quotidienne est marquée par des tensions internes et une gestion précarisée.
Leknaoui met également en lumière les conditions d’entraînement, jugées inadéquates pour un championnat exigeant. L’état du terrain annexe, fortement dégradé, est un obstacle direct à la préparation de l’équipe. « S’entraîner sur du tartan pour jouer ensuite sur du gazon naturel, c’est un non-sens », explique-t-il, soulignant que cela affecte directement la performance des joueurs.
Sur le plan financier, l’entraîneur déplore un manque de moyens criant. « Il ne faut pas se contenter de voir la vitrine du club », affirme-t-il, en appelant à une mobilisation collective et urgente. Selon lui, les efforts fournis par le staff et les joueurs ne suffiront pas sans un engagement concret des autorités locales et des instances concernées.
Même si certaines décisions arbitrales ont, selon lui, pénalisé l’équipe – « Dans ma tête, on a 12 points, pas 8 » – Leknaoui garde la tête froide et maintient son engagement total. « Je ne suis pas ici pour fuir les difficultés », assure-t-il, réitérant sa détermination à défendre le club et ses ambitions.
Sans intervention rapide, l’avenir de l’ES Mostaganem est menacé. L’entraîneur appelle à une prise de conscience immédiate et à des actions concrètes pour sauver la saison et éviter un effondrement plus profond. « Il est encore temps d’agir. Mais demain, il sera peut-être trop tard », conclut-il avec gravité.