Les habitants de Lesbos, Chios et Samos s’opposent à la construction de nouvelles installations alléguant des problèmes d’insécurité et de santé causés, selon eux, par les réfugiés.
Les îles de Lesbos, Chios et Samos sont en grève mercredi, pour la deuxième journée consécutive, pour protester contre la construction de deux nouveaux camps de migrants.
Les manifestants de Lesbos ont fait face à la police anti-émeute près de la ville de Mantamados, où un camp qui abrite 7 000 personnes devrait être construit.
Plusieurs groupes de personnes ont lancé des pierres sur la police, qui a riposté avec des gaz lacrymogènes. « Nous sommes en temps de guerre. La police a des armes, nous avons notre cœur et notre âme », a déclaré un prêtre local, le père Stratis.
Le gouvernement veut construire de nouveaux champs pour remplacer les installations actuelles surpeuplées, où les demandeurs d’asile vivent dans des conditions surpeuplées. Plus de 38 000 migrants vivent dans des logements aménagés sur les îles de Samos, Chios, Leros et Mos, dans des lieux pouvant accueillir seulement 6 200 personnes.
Les habitants des îles s’opposent depuis longtemps à la construction de nouveaux camps alléguant des problèmes d’insécurité et de santé publique causés, selon eux, par les migrants.
« Nous nous battons également pour ceux qui veulent partir pour un meilleur endroit. Nous voulons qu’ils partent », explique le père Stratis. « Nous acceptons les réfugiés de guerre mais les criminels doivent partir. »
Le gouvernement conservateur qui a quitté les urnes en juillet dernier a annoncé que les camps de réfugiés sur les îles susmentionnées seraient fermés cette année et remplacés par de nouvelles installations plus petites qui devraient être opérationnelles d’ici la mi-2020.
Après plusieurs semaines de discussions avec les autorités locales, le gouvernement central a envoyé lundi des machines de construction ainsi que des troupes anti-émeute dans les îles, provoquant l’indignation de la population insulaire.
Les partis d’opposition ont dénoncé une décision antidémocratique, et les responsables d’une tentative « barbare » de transformer « Lesbos et Chios par la force en prisons ».
L’État avait déjà provoqué la colère des citoyens dans ces territoires en annonçant, il y a quelques jours, qu’il pourrait exproprier des terres sur une période de trois ans, pour y construire de nouveaux camps.
« Il y a une limite à notre patience. Ils nous enlèvent nos terres et amènent des policiers anti-émeute. Sommes-nous en guerre? », Demande, un retraité qui participe aux manifestations.
