Les États-Unis et l’Union européenne ont conclu, ce 27 juillet, un accord tarifaire de grande ampleur visant à désamorcer les tensions commerciales croissantes entre les deux puissances. Annoncé depuis le complexe de golf Turnberry en Écosse par le président Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, cet accord a provoqué une réaction immédiate sur les marchés, faisant bondir les prix du pétrole.
L’accord prévoit l’instauration d’un tarif douanier américain de 15 % sur la plupart des importations européennes, soit une réduction notable par rapport aux 30 % initialement envisagés. En échange, l’Union européenne s’engage à investir massivement dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et de la défense américains. Sur trois ans, cela représente 750 milliards de dollars pour les importations énergétiques, 600 milliards pour les industries locales et plusieurs centaines de milliards pour du matériel militaire.
Certaines exportations américaines vers l’UE bénéficieront également de droits de douane nuls, renforçant leur compétitivité sur le marché européen. Ursula von der Leyen a qualifié l’accord de « tournant majeur », soulignant qu’il offrirait « stabilité et prévisibilité » aux deux économies. Trump, de son côté, l’a décrit comme « probablement le plus important jamais signé par les États-Unis ».
L’annonce a aussitôt propulsé les cours du brut à la hausse. Le West Texas Intermediate (WTI) a atteint 65,52 dollars le baril, tandis que le Brent s’est établi à 68,84 dollars. Les marchés anticipent une augmentation massive des exportations énergétiques américaines vers l’Europe, notamment en gaz naturel liquéfié (GNL), pétrole brut et combustibles nucléaires. L’engagement européen de dépenser 250 milliards de dollars par an dans l’énergie américaine marque une tentative stratégique claire de réduction de la dépendance énergétique à la Russie.
Si l’accord est salué comme une réussite diplomatique, les critiques ne manquent pas, notamment en Allemagne. Le chancelier Friedrich Merz a salué l’évitement d’une guerre commerciale, soulignant les bénéfices pour l’industrie automobile, désormais soumise à un tarif de 15 % au lieu de 27,5 %.
Mais Wolfgang Niedermark, représentant de la Fédération des industries allemandes, juge le compromis « déséquilibré » et craint des conséquences négatives pour les exportateurs. Bernd Lange, président de la commission du commerce du Parlement européen, s’inquiète de la délocalisation implicite induite par les investissements européens massifs aux États-Unis.
Malgré l’accord, plusieurs points de friction demeurent. Les tarifs de 50 % sur l’acier et l’aluminium américains n’ont pas été modifiés. Les négociations se poursuivent dans des secteurs sensibles comme l’aéronautique et l’agriculture. Un haut responsable de la Maison-Blanche a d’ailleurs prévenu que les tarifs pourraient être relevés si l’Union européenne ne respecte pas ses engagements.