Le rideau est tombé sur le Tour de France 2025. Et comme depuis quatre éditions, Tadej Pogacar est sur le trône. Souverain, écrasant, presque lassant. Le Slovène a remporté sa quatrième Grande Boucle, égalant Christopher Froome, avec une aisance qui confine à l’indécence. Le suspense ? Il a fondu dès les premières pentes des Pyrénées. Le spectacle ? Il est venu ailleurs : dans les coups de panache, l’étape finale à Montmartre, et les sursauts tricolores qui, malgré tout, ont évité l’humiliation.
Il n’y avait tout simplement pas match. Jonas Vingegaard, revenu trop tard dans le jeu, est le seul à finir à moins de cinq minutes de Pogacar. Tous les autres sont relégués au-delà des dix minutes. Le Slovène de l’équipe UAE a dominé en patron, sans même forcer son talent. Un Tour à la Pogacar : attaque, contrôle, démonstration.
Mais cette facilité pose question. Peut-on aimer une course où le vainqueur semble au-dessus du lot à ce point ? Peut-on vibrer quand la lutte pour le maillot jaune est tuée dans l’œuf ? « Je suis fatigué », a lâché Pogacar dans Montmartre. Fatigué, peut-être. Mais surtout seul au monde. Le seul suspense, au fond, était de savoir s’il allait lever le pied ou pas.
La dernière étape restera dans les mémoires. Faire grimper les coureurs dans les rues de Montmartre ? Certains parlaient d’hérésie. Ce fut une réussite totale. Une ambiance survoltée, une foule compacte dans la rue Lepic, une tension dramatique, et un final explosif remporté par Wout Van Aert. Même Pogacar s’est prêté au jeu. Il aurait pu se cacher, attendre les Champs-Élysées, mais non : il a allumé la mèche, une dernière fois.
Neutralisée en partie pour raisons climatiques, l’étape a pourtant sauvé l’honneur d’un Tour sans enjeu majeur. Et offert un écrin digne de l’après-JO 2024, dont les souvenirs flottaient encore dans l’air parisien.
Une victoire d’étape, deux coureurs dans le top 10. C’est maigre, mais ce n’est pas rien. Valentin Paret-Peintre sauve l’honneur tricolore avec son exploit au Ventoux, porté par un Van Wilder dévoué. Un Français qui gagne au sommet du Mont Ventoux ? Voilà de quoi réchauffer le cœur d’un pays en quête d’un successeur à Hinault.
Kévin Vauquelin et Jordan Jegat, eux, s’invitent dans le top 10. Pas de podium, certes, mais des bases solides pour l’avenir. Quant à Lenny Martinez, il échoue dans la quête du maillot à pois, mais montre un panache qui laisse espérer de meilleurs lendemains. Il faudra du temps, de l’endurance et de la maturité, mais le potentiel est là.