Le Hamas, officiellement le Mouvement de résistance islamique, a déclaré que les raids aériens de l’armée israélienne contre la bande de Gaza la veille étaient une prolongation de l’agression israélienne contre les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie et qu’ils ne servaient que à accroître sa détermination à s’opposer aux plans d’annexion.
L’armée israélienne a bombardé certains territoires de la bande de Gaza, détruisant un laboratoire d’armes et de missiles du Hamas, et a déclaré que cette organisation, considérée comme un groupe terroriste par de nombreux pays, « paiera les conséquences de ses attaques contre Israël ».
Le 26 juin, le Mouvement de résistance islamique a lancé deux missiles dans la région de Sderot, dans le district sud d’Israël, à un kilomètre de la bande de Gaza, où il détient le pouvoir. L’attaque n’a fait ni victimes ni dégâts dans la zone touchée et est intervenue à la suite de l’avertissement du Hamas au Premier ministre israélien la veille que ses plans d’annexion devaient être « une déclaration de guerre ».
Le 1er juillet prochain est la date fixée par Netanyahu pour annexer certains territoires de Cisjordanie où se trouvent des colonies israéliennes, dont la vallée du Jourdain et la mer Morte du Nord, correspondant à environ 30% de la totalité de la Cisjordanie. Outre ces plans, le 7 juin, le Premier ministre sortant a ensuite annoncé qu’après l’annexion, le gouvernement israélien n’approuverait pas la création d’un État palestinien. Netanyahu est le premier ministre d’un gouvernement d’urgence établi à la suite d’un accord signé avec son désormais ex-rival Benny Gantz avec lequel il se relaiera à la tête de l’exécutif après dix-huit mois.
Gantz s’est également prononcé en faveur des projets d’annexion de Netanyahu, mais a déclaré l’autorisation préalable des États-Unis et de la communauté internationale de procéder. À cet égard, le 24 juin, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, avait exhorté Netanyahu à abandonner son plan d’annexion, car ce serait « une grave violation du droit international ». L’ONU et l’Union européenne (UE) estiment qu’une telle décision pourrait menacer la conclusion d’un accord de paix israélo-palestinien, tandis que de nombreux pays arabes ont déclaré qu’elle pourrait compromettre la sécurité de toute la région.
En revanche, l’administration du président américain, Donald Trump, avait déjà soutenu les plans du dirigeant israélien, présentant le plan de paix au Moyen-Orient le 28 janvier. Cela garantirait à Israël le contrôle d’une Jérusalem unifiée, qui serait plus tard reconnue comme sa capitale, et la souveraineté sur ses colonies dans les territoires palestiniens actuels, qui affectent à la fois la Cisjordanie et Gaza. Cette configuration a été rejetée dans son intégralité par l’Autorité palestinienne et également condamnée par le Hamas, qui a appelé à la solidarité entre les Palestiniens, malgré les différences existantes. L’organisation a pris le contrôle de Gaza en 2007, après avoir vaincu les forces fidèles au président palestinien, Mahmoud Abbas, à la suite de la victoire électorale de 2006.
De leur côté, les Palestiniens revendiquent leur droit sur la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, des zones volées par Israël après la guerre de six jours en 1967. La Cisjordanie en particulier est considérée par l’ONU comme un territoire sous occupation militaire israélienne et est donc soumis à la Convention de Genève de 1949, qui protège et réglemente les droits des personnes qui ne participent pas directement aux hostilités.
Le 20 août 1993, la conclusion des accords d’Oslo a conduit à la création de l’Autorité palestinienne l’année suivante et avait envisagé une solution à deux États pour les territoires contestés avec une seule capitale, Jérusalem, divisée en deux parties, pour résoudre différends entre Israël et la Palestine. Actuellement, selon ces accords, le territoire de Cisjordanie est divisé en trois zones administratives, respectivement A, B et C. La première représente 18% du territoire et est sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Le second correspond à 22% de la Cisjordanie et est administré conjointement par Israël et la Palestine. Le troisième correspondant à 61% du territoire est contrôlé par Israël.