Les rebelles chiites houthis ont subi des pertes matérielles et en vies humaines à la suite des attaques qui se sont produites à l’est de Sanaa. Parallèlement, les Nations Unies ont révélé que le bilan des morts était d’environ 1 000 morts au cours des 6 derniers mois.
Les forces de l’armée yéménite, aidées par la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite, ont tendu une embuscade aux groupes houthis au front de combat de Salb dans la province de Nihm, située à l’est de la capitale Sanaa. Comme spécifié par le centre des médias de l’armée, les forces conjointes ont pris pour cible un véhicule militaire transportant à bord des combattants houthis de Sanaa, entraînant la mort et la destruction des munitions en leur possession. Parallèlement, des dépôts d’armes situés dans le district de Nihm et sur le front de Baqim au nord de Saada, considérés parmi les principaux bastions houthis du nord du Yémen, ont également été touchés.
L’épisode doit être placé dans un cadre de tensions qui, depuis le 1er mars, ont conduit à une nouvelle escalade dans le nord du Yémen, qui a commencé avec la conquête par les rebelles de Hamz, la capitale de la province stratégique du nord d’al -Jawf, qui a forcé les forces gouvernementales à battre en retraite vers l’est, après la deuxième grande défaite en un mois. La prise de contrôle d’al-Jawf a été une réalisation majeure pour les rebelles houthis qui ont réussi à occuper un troisième gouvernorat près de l’Arabie saoudite après Saada et Hajjah. En effet, depuis la mi-janvier 2020, les gouvernorats de M’arib, Jawf et Sana’a sont témoins de tensions et de violences. Nihm n’en a pas été exempté.
Les Nations Unies ont signalé qu’au cours des six premiers mois de 2020, environ 1 000 civils sont morts du conflit en cours, soulignant que le pays ne peut plus supporter de nouvelles pertes. Dans ce contexte, le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies a également pointé du doigt la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, tenue responsable de l’attaque perpétrée le 12 juillet dans le gouvernorat du nord-ouest de Hajjah, qui a entraîné la mort de 2 femmes et 7 enfants. Pour la coalition, il s’agissait d’un incident au cours duquel ses forces visaient à frapper un poste houthi, tandis que les Nations Unies, sur la base de rapports de sources locales, considéraient que l’attaque avait eu lieu. Toutefois, pour la coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Yémen, Lize Grande, la perpétration de meurtres de civils au milieu d’une pandémie n’est pas concevable, bien que des négociations aient été présentées sur la table pour instaurer un cessez-le-feu. « Le Yémen ne peut plus le faire », a déclaré Grande, qui a également souligné qu’il n’y avait pas suffisamment de fonds à allouer au pays et que les programmes de santé et de ressources en eau avaient été suspendus. Par conséquent, la famine est toujours sur le Yémen, tandis que la pandémie de coronavirus continue de se propager.
Selon le projet de données sur les lieux et les événements des conflits armés le conflit yéménite en cours a fait plus de 112 000 morts, dont 12 600 civils. La guerre a éclaté le 19 mars 2015, date à laquelle les rebelles houthis ont lancé une offensive pour étendre leur contrôle dans les provinces du sud du Yémen. Les groupes qui s’opposent au conflit sont d’une part les rebelles chiites, qui contrôlent la capitale Sanaa, alliés des forces fidèles à l’ancien président Ali Abdullah Saleh et soutenues par l’Iran et les milices du Hezbollah. D’autre part, il existe des forces fidèles au président yéménite, Rabbo Mansour Hadi, le seul reconnu par la communauté internationale. L’Arabie saoudite est intervenue dans le conflit pour soutenir Hadi le 26 mars 2015, à la tête d’une coalition formée par les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Soudan, la Jordanie, le Koweït, Bahreïn.