Des scientifiques ont mis au point un implant cérébral capable d’améliorer la mémoire. Le projet de recherche a été appuyé par le DARPA, le département de la défense américaine, et l’entreprise médicale Medtronic. Ils y ont investi soixante-dix-sept millions de dollars. L’objectif a été de développer un dispositif stimulant qui sert à rétablir la mémoire des personnes souffrant de lésions traumatiques cérébrales
Le professeur de psychologie Micheal Kahana a testé sa création avec succès. Connecté au cortex temporal gauche, l’appareil surveille l’activité électrique du cerveau et prévoit la création d’une « mémoire durable ». Si le fonctionnement du cerveau est sous-optimal, il renforce le signal et appuie la formation de la mémoire.
Les scientifiques ont mené deux études distinctes. La première a démontré une augmentation constante de la mémoire entre quinze à dix-huit pour cent. La seconde, réalisée avec une méthode plus précise, a permis une amélioration de trente-sept pour cent.
Un code qui traduit la mémoire de chaque individu
« Nous agissons comme les météorologistes. Ceux-ci prédisent la météo en mettant dans l’environnement des capteurs qui mesurent l’humidité, la vitesse du vent et la température. Nous mettons le dispositif dans le cerveau et mesurons les signaux électriques », a expliqué Kahana.
Pour former des mémoires, plusieurs neurones se déclenchent de manière très spécifique, en transmettant une sorte de code. Ce dernier varie selon la mémoire de chaque individu. Des schémas de l’hippocampe, la zone abritant les neurones et responsable de la formation de la mémoire, fournissent des indices lorsque le cerveau est défaillant.
Theodore Berger, un professeur de bio-ingénierie à l’Université de Californie du Sud, a développé des modèles mathématiques pour l’équipe travaillant sur le projet. Il a également réussi à décoder le déclenchement neuronal correspondant à des souvenirs particuliers.
Bientôt sur le marché ?
Les dispositifs ont été testés sur des épileptiques avec des électrodes déjà implantées dans leur cerveau. Les anciens combattants seraient les premiers à en bénéficier. Ils pourraient également être utilisés pour traiter des victimes d’AVC et de la maladie d’Alzheimer.
L’adoption par le grand public n’est pas pour aujourd’hui. L’appareil ne se tient pas correctement dans le crâne, mais les chercheurs travaillent déjà sur la forme. Néanmoins, une startup appelée Nia Therapeutics s’active sur la stratégie de commercialisation du produit.
« Je ne pense pas qu’une personne normale va s’inscrire à une opération volontaire du cerveau. Ce n’est que lorsque ces technologies deviennent moins invasives qu’elles se généraliseront », ont expliqué les scientifiques.