L’Iran a accusé Israël d’avoir causé l’accident de la centrale nucléaire souterraine de Natanz, survenu le 11 avril. En plus de parler de « terrorisme nucléaire », Téhéran a promis de se venger.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif , a fait des déclarations similaires ce lundi lors d’une réunion du Comité de la sécurité nationale. Selon le ministre, «les sionistes», en référence à Israël, veulent se venger des progrès accomplis vers la levée éventuelle des sanctions américaines imposées à Téhéran sous la précédente administration américaine, hypothèse à laquelle Israël s’oppose. Cependant, a souligné Zarif, l’Iran ne tombera pas dans le piège israélien, mais il est prêt à répondre.
Les propos du ministre iranien sont intervenus au lendemain d’un incident encore mystérieux sur le site nucléaire iranien de Natanz, un lieu dédié aux activités d’enrichissement d’uranium et à l’assemblage et à la construction de centrifugeuses avancées, considéré comme la pièce maîtresse du programme nucléaire iranien. Selon les rapports du chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (AEOI), Ali Akbar Salehi, une panne de courant s’est produite dans l’installation nucléaire souterraine le matin du 11 avril, mais la dynamique de l’incident est encore inconnue. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a qualifié l’incident d ‘ »acte contre l’humanité », car, bien qu’aucun dommage ou victime particulier n’ait été enregistré, l’explosion aurait pu provoquer une catastrophe. L’épisode s’est produit le lendemain du démarrage de l’alimentation des centrifugeuses de la même usine de Natanz, qui avait déjà été touchée par une attaque le 2 juillet 2020. À cette occasion également, Téhéran avait accusé Israël, qui avait cependant nié toute implication.
C’est le New York Times qui a parlé d’une « explosion délibérément planifiée », en référence à l’incident du 11 avril. En particulier, selon des sources de renseignement, dans des conditions d’anonymat, ce qui semblait être une cyberattaque conçue par le Mossad, aurait pu en réalité être une forte explosion qui aurait détruit le système d’alimentation électrique à l’intérieur de l’usine, nécessaire au fonctionnement des centrifugeuses pour enrichissement d’uranium. À la lumière de cela, selon les mêmes sources, les dommages causés pourraient retarder les capacités d’enrichissement de Téhéran d’au moins neuf mois. Auparavant, ils étaient des sources médiatiques israéliennes, dont le radiodiffuseur Kan Radio, pour parler d’une cyberattaque, qui aurait causé des dégâts considérables, d’une entité plus grande que celle déclarée par l’Iran. D’autres sources israéliennes ont cependant parlé d’une explosion, provoquée par une bombe placée à l’intérieur de l’usine.
Pour sa part, Israël n’a pas encore fait de commentaires officiels. Cependant, dans la soirée du 11 avril, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d’une cérémonie avec les chefs de l’armée et du renseignement, a souligné à quel point la mission visant à entraver la transformation de l’Iran en un État nucléaire est une tâche énorme. Cependant, aucune référence spécifique n’a été faite à l’incident de Natanz.