Addis-Abeba dénonce le communiqué du bloc appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir dans le différend entre l’Éthiopie et l’Égypte et le Soudan.
L’Éthiopie a rejeté une résolution de la Ligue arabe appelant le Conseil de sécurité des Nations Unies à intervenir dans un différend persistant entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie au sujet d’un barrage massif qu’Addis-Abeba construit sur le Nil Bleu, le principal affluent du Nil.
Les ministres des Affaires étrangères du bloc des 22 membres se sont réunis mardi à Doha, la capitale qatarie, dans le cadre du dernier effort du Caire et de Khartoum pour parvenir à un accord sur le remplissage du Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD).
L’Éthiopie fonde ses espoirs de développement économique et de production d’électricité sur le barrage. L’Égypte dépend du fleuve pour 90 % de son eau douce et considère le nouveau barrage comme une menace existentielle. Le Soudan est préoccupé par le fonctionnement de ses propres barrages et stations d’eau sur le Nil.
« La Ligue arabe des États doit savoir que l’utilisation des eaux du Nil est également une question existentielle pour l’Éthiopie », a déclaré le ministère des Affaires étrangères de la nation est-africaine dans un communiqué. « Il s’agit de sortir des millions de ses habitants de la pauvreté abjecte et de répondre à leurs besoins en énergie, en eau et en sécurité alimentaire.
« L’Éthiopie exerce son droit légitime d’utiliser ses ressources en eau dans le plein respect du droit international et du principe de ne causer aucun dommage significatif », a-t-il ajouté.
Les trois pays étaient sur le point de conclure un accord négocié par les États-Unis l’année dernière, mais l’Éthiopie s’est retirée d’une réunion de signature à Washington, accusant l’administration de l’ancien président Donald Trump de se ranger du côté de l’Égypte.
L’Union africaine (UA) arbitre actuellement le différend, et Le Caire et Khartoum ont appelé à plusieurs reprises les États-Unis, l’UE et l’ONU à intervenir également, mais Addis-Abeba a rejeté l’idée.
L’accord préciserait comment le barrage est exploité et rempli, sur la base du droit international et des normes régissant les rivières transfrontalières.
Le barrage est maintenant achevé à 80 % et devrait atteindre sa pleine capacité de production en 2023, ce qui en fera le plus grand producteur d’énergie hydroélectrique d’Afrique et le septième au monde, selon des informations parues dans les médias d’État éthiopiens.
Le différend porte sur la rapidité avec laquelle l’Éthiopie devrait remplir et reconstituer le réservoir et la quantité d’eau qu’elle libérerait en aval en cas de sécheresse pluriannuelle. Le dernier cycle de négociations négociées par l’UA en avril n’a pas progressé.
La Ligue arabe, dans son communiqué final mardi, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre les « mesures nécessaires » pour lancer un « processus de négociation actif » visant à parvenir à un accord dans un délai précis.