Jeudi 22 août, des centaines de comptes YouTube ont été supprimées pour avoir véhiculé de fausses informations sur les manifestations de Hong Kong. L’affaire continue cependant de faire des vagues avec Google qui a été vivement critiqué pour ne pas avoir mentionné clairement l’implication de la République populaire de Chine dans les chaînes YouTube supprimées.
Le géant du Net est accusé de rester dans le silence, alors que Facebook et Twitter, qui ont également désactivé des comptes suspects relatifs aux manifestations de Hong Kong, ils avaient clairement indiqué l’existence de campagne de désinformation menée par Pékin.
Pour la petite histoire, la firme de Mountain View a annoncé avoir désactivé 210 chaînes YouTube visant à discréditer les manifestations de Hong Kong. Par contre, Google a seulement parlé de réseau de diffusion organisée et de sources cachées sans pointer du doigt directement les responsables.
Des explications superficielles
Dans un billet de blog, Google avait juste expliqué que les chaînes YouTube suspendues étaient « parallèles aux observations récentes et aux actions liées à la Chine annoncées par Facebook et Twitter. » À noter que les deux géants des réseaux sociaux ont été les premiers à agir contre la propagande anti-manifestation de la Chine.
Le responsable de la politique de cybersécurité de Facebook avait alors fait les déclarations suivantes : « Bien que les responsables de cette activité aient tenté de dissimuler leur identité, notre enquête a permis de découvrir des liens avec des individus associés au gouvernement chinois. »
Quant à Twitter, les responsables avaient posté un tweet qui précisait carrément que les comptes bannis correspondent à « 936 comptes en provenance de la République populaire de Chine ».
Google accusé de traîtrise
Actuellement, toute la sphère de la technologie se pose des questions sur les raisons qui poussent Google à agir ainsi. Déjà en juillet, Peter Thiel, co-fondateur de PayPal, connu pour sa position de conservateur, a qualifié la relation de Google avec la Chine de « traîtrise explicite ».
D’après lui, Google mènerait des recherches sur l’Intelligence artificielle en Chine alors que la société aurait refusé de participer au projet Maven dans le même domaine du département américain de la défense. L’entreprise de Larry Page, mériterait selon lui, une enquête pour trahison.
Cette fois encore, Google qui d’apparence reste en dehors de la politique semble jouer une diplomatie suspecte en omettant de préciser la responsabilité de Pékin dans son annonce. Maintenant que Donald Trump a ouvertement déclaré sa volonté de mettre en place un embargo douanier contre la Chine, le président américain risquerait de ne pas prendre cette « trahison » de Google à la légère.