Des signes inquiétants émergent des coulisses du groupe des généraux algériens, révélant des appréhensions grandissantes et des questionnements quant à leur capacité à faire face à d’éventuels développements imprévus chez leur voisin méridional, le Niger. Cette nation partage avec l’Algérie une frontière longue de près de 1000 kilomètres. Le discours tonitruant des généraux, condamnant sans mesure le coup d’État survenu, révèle une volonté de préserver une image de fermeté. Cependant, derrière ce verbiage se cachent des préoccupations économiques liées à la perturbation de projets cruciaux, mûris sur le long terme en collaboration avec le Niger.
Les généraux, qui règnent avec une main de fer, semblent aussi avoir à l’esprit les tumultes qui ont secoué notre voisine méridionale, le Mali, agité par des coups d’État et l’intervention de mercenaires russes de « Wagner », en plus du retrait de la force française « Barkhane ». Mais les répercussions ne s’arrêtent pas là. Une déclaration maladroite émanant d’un diplomate du régime a résonné, soulignant que « quand un pays voisin traverse une tempête, qu’elle soit politique ou économique, cela signifie toujours que l’Algérie sera affectée d’une manière ou d’une autre. » Cette affirmation expose la vulnérabilité du pouvoir face à des incidents régionaux.
Malgré une relation de coopération relativement solide entre Niamey et le régime des généraux, le Niger ne constitue pas le principal partenaire économique de l’Algérie. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 600 millions de dollars l’année précédente. Classé en troisième position dans les transactions commerciales avec d’autres pays africains, le Niger suit la Tunisie et la Côte d’Ivoire, principalement en ce qui concerne les exportations non liées aux hydrocarbures. Il est évident que les généraux cherchent à capitaliser politiquement sur ces projets de développement, tentant de raviver leur influence en Afrique. Cette ambition a atteint son apogée dans les années 1970, lorsque le régime de feu Boumediene soutenait activement des mouvements séparatistes et des rébellions à travers le continent africain.
Nos sources indiquent que les généraux prônent une solution négociée entre le gouvernement légitime et les leaders du coup d’État au Niger, évitant toute intervention militaire, comme celle suggérée par la CEDEAO. Cette frange militaire craint que toute action militaire ne provoque des perturbations aux conséquences incertaines, bien que leurs débuts soient anticipés. Toutefois, les généraux luttent pour que le coup d’État au Niger demeure une question intérieure, excluant ainsi toute interférence étrangère dans les affaires nationales. Alors que certaines forces cherchent à répondre aux aspirations du peuple nigérien en renversant le régime militaire, les généraux s’efforcent de maintenir leur contrôle, poursuivant ainsi leur domination de l’Algérie et de ses citoyens pour des générations à venir.