Face à l’intensification du siège sur Bethléem, où se trouve l’église de la Nativité, et à la mainmise croissante sur la ville, les églises en Palestine ont pris la décision de restreindre les festivités de Noël aux cérémonies religieuses, annulant ainsi les célébrations traditionnelles. Cette mesure survient alors que la bande de Gaza fait face à une agression israélienne prolongée et à une situation de guerre depuis plus de 78 jours.
À Jérusalem, où se trouve l’église du Saint-Sépulcre, la militarisation intense et le siège de la vieille ville entravent la libre circulation des chrétiens.
Les communautés chrétiennes, suivant le calendrier occidental ou oriental, célèbrent traditionnellement Noël le 24 décembre ou le 7 janvier respectivement. Les municipalités de Ramallah et Bethléem, ainsi que le ministère palestinien du Tourisme, ont officiellement annoncé l’annulation des festivités cette année, en raison d’une baisse du tourisme interne et externe provoquée par le siège israélien.
Mitri Al-Raheb, penseur chrétien et fondateur de l’Université Dar Al-Kalima de Bethléem, explique : « Les églises chrétiennes et la municipalité de Bethléem ont décidé d’annuler toutes les célébrations liées à Noël. » Il souligne que célébrer en ces temps d’agression sans précédent sur Gaza et d’activités de colonisation généralisées en Cisjordanie serait inapproprié. Al-Raheb ajoute que la situation actuelle en Palestine, marquée par un manque de paix, de justice et de liberté, a conduit à limiter les festivités à des cérémonies religieuses, soulignant l’importance de ces rituels pour insuffler espoir et force à la population.
En comparant la naissance du Christ à la réalité des enfants de Gaza, Al-Raheb souligne que le message de Noël est intrinsèquement palestinien. Il rappelle comment la famille jérusalémite a été contrainte de quitter Nazareth, au nord de la Palestine, pour se rendre à Bethléem, où Jésus est né dans des conditions modestes, sans logement approprié. Il fait le parallèle avec la situation des enfants à Gaza, nés aujourd’hui sous des tentes en plein air, soulignant ainsi les défis et les souffrances auxquels font face les Palestiniens pendant cette période de fête.