Dans les pays pétroliers, voire ceux qui possèdent des ressources minérales et pétrolières moindres, les citoyens, en particulier les journalistes et les artistes, devraient normalement jouir d’un niveau de vie confortable, étant donné qu’ils représentent une richesse nationale et patriotique dont les sociétés se vantent face aux autres. Cependant, en Algérie, ces élites glissent vers les niveaux de vie les plus bas, vivant dans la pauvreté et la dégradation, une réalité que beaucoup peinent à croire. Des figures culturelles et artistiques renommées se retrouvent au plus bas de l’échelle, enseignants, journalistes et artistes de renom sombrant dans la misère, quémandant des aides humanitaires sur les réseaux sociaux mais gardant le silence sur leur situation par fierté et dignité, fermant leurs portes comme leurs estomacs, se contentant de demander de l’aide pour une corbeille de nourriture, le coût d’un médicament, voire le paiement d’un loyer. Certains souffrent de maladies chroniques telles que le diabète, l’insuffisance rénale et cardiaque, fuyant même les hôpitaux faute de pouvoir payer les factures médicales.
Dans ce contexte, des activistes se demandent si cette situation affecte même l’élite de la société dans un pays dirigé par une politique de généraux qui les a plongés dans la misère, alors qu’en est-il de la classe sociale la plus défavorisée, socialement écrasée? La situation actuelle ne fait aucune distinction entre un Algérien et un autre, avec 40 millions de personnes partageant une même famine, leurs seules différences étant leurs titres, rôles et professions. Tous souffrent de la même faim, de la même maladie et de la même pauvreté, un peuple condamné à la mort par la faim, l’oppression et la maladie. Des histoires tragiques se jouent pour des artistes, intellectuels et journalistes, poussés par la cruauté des circonstances et le coût de la vie à quémander des secours d’urgence via les médias sociaux. Leur situation décrit leurs conditions mais ne révèle pas leurs noms, cependant, ceux qui leur viennent en aide sont surpris par ces personnalités, autrefois généreuses, devenues esclaves de circonstances déplorables, conséquences d’un défi de vie difficile qui les a contraints à abandonner leurs métiers qui, autrefois, soutenaient leur situation précaire et masquaient leur faim et leurs besoins, avant de les abandonner pendant plus de trois ans sans emploi. D’autres intellectuels et artistes expriment leur regret quant à la situation de leurs collègues qui ont décidé de divulguer leurs histoires par l’intermédiaire d’intermédiaires influents, cherchant une aide désespérée à ceux qui sont comme eux. Cela, bien sûr, sert de soulagement temporaire à leur douleur.
Où vont ces élites intellectuelles, l’élite de la société algérienne? Au sein d’un pays épuisé par la politique désastreuse des généraux, où trois quarts de sa population vivent sous le seuil de pauvreté, un peuple souffrant de la triade de la privation, de la maladie et de la misère, remplaçant le pain par un nœud à l’estomac pour apaiser la faim. Combien de temps encore endureront-ils les lamentations de la nécessité et l’absence de moyens pour s’en sortir? Cette famine, cette sécheresse et cette impuissance ne sont pas différentes des massacres perpétrés par les généraux pendant la décennie noire, récoltant leurs victimes, mendiant dans chaque rue. Les moyens de demande d’aide et de pitié se multiplient, les enfants dormant dans des boîtes en carton sur les trottoirs, des familles entières ne trouvant pas un morceau de pain derrière des portes fermées. Les maisons s’effondrent, impuissantes et opprimées, tandis que des individus émaciés par la famine tombent dans les rues, et d’autres attachent leurs entrailles pour éviter les épidémies, la malnutrition et les maladies chroniques les laissant étendus sur les lits d’hôpitaux, devenus eux aussi des fosses communes en raison de la diminution des services, du manque de diagnostic et de la pénurie de médicaments, sans compter l’incapacité de beaucoup à supporter les frais médicaux. Tout cela se passe dans un pays qui possède d’énormes réserves de pétrole, de gaz et d’or.