L’armée israélienne a annoncé mercredi son intention de prolonger son opération militaire dans la bande de Gaza jusqu’en 2026, après que le ministre de la Défense a donné son accord pour la prise de contrôle complète de la ville. Depuis la reprise des « opérations » le 18 mars 2025, les forces israéliennes ont consolidé leur contrôle sur près de 75 % du territoire.
Cette avancée se heurte toutefois à de nouveaux défis. Mercredi, une attaque près de Khan Younès, dans le sud de Gaza, menée par une quinzaine de membres armés du Hamas, a blessé trois soldats israéliens, dont un grièvement, et entraîné la mort des assaillants. Le général de division Yaniv Asor, chef du commandement Sud, a reconnu des « lacunes » dans la sécurité des positions et a appelé à tirer rapidement les enseignements de cet incident. Les médias israéliens ont qualifié cette opération de « exceptionnelle », la première coordonnée du Hamas depuis mars.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré vouloir « raccourcir les délais » pour s’emparer des « derniers bastions terroristes » de Gaza, malgré les critiques internationales et les appels au cessez-le-feu. Selon le Hamas, Israël mène une « guerre brutale contre des civils innocents », rejetant la dernière proposition de trêve formulée par les médiateurs qataris et égyptiens, qui offrait une suspension des hostilités de 60 jours et la libération d’une partie des otages. Israël, de son côté, refuse tout accord partiel et exige la libération de tous les otages, dont environ 50 seraient encore détenus.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération inconditionnelle des otages, avertissant que toute opération de grande ampleur provoquerait des pertes humaines massives. Il a également dénoncé la construction illégale de colonies en Cisjordanie, notamment le projet E1, qui diviserait le territoire et constituerait une violation du droit international.
La population civile continue de fuir les quartiers touchés, tandis que l’armée israélienne consolide ses positions pour la phase finale de l’offensive. Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de victimes et exacerbe une crise humanitaire sévère, avec un accès limité à la nourriture, à l’eau potable et aux soins médicaux.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde contre l’aggravation de cette situation catastrophique, soulignant que toute intensification militaire risque de provoquer de nouvelles pertes civiles et de menacer la vie des otages. Le président français Emmanuel Macron et plusieurs alliés ont mis en garde contre une escalade susceptible de plonger la région dans un cycle de guerre permanente. La communauté internationale insiste sur l’urgence d’un cessez-le-feu et d’un accès humanitaire sans entrave à la population de Gaza.