Le grand pèlerinage annuel musulman, Hajj, débute ce vendredi à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, avec la participation de plus d’un million et demi de fidèles. Avec le début du transfert des pèlerins de La Mecque à Mina, les rites du Hajj commencent officiellement. Faisant référence à la foule qui se rassemblera à La Mecque après trois ans de restrictions, les responsables saoudiens ont déclaré : « Cette année, nous assisterons au plus grand Hajj de l’histoire ».
Réunis dans la ville la plus sainte de l’islam, les pèlerins commencent par accomplir le rite du « tawaf », qui consiste à tourner autour de la Kaaba, la structure cubique noire vers laquelle les musulmans du monde entier se dirigent pour prier, située au cœur de la Grande Mosquée.
Les pèlerins se dirigeront ensuite vers Mina, une vallée entourée de montagnes rocheuses située à quelques kilomètres de La Mecque, où ils passeront la nuit dans des tentes climatisées.
De nombreux pèlerins ont déclaré prier pour les Palestiniens soumis à des bombardements et à un siège depuis plus de huit mois. La monarchie saoudienne a annoncé cette semaine qu’elle prendrait en charge le pèlerinage de 1 000 Palestiniens parmi les familles des victimes de Gaza, portant à 2 000 le nombre de Palestiniens bénéficiant de cette mesure. Toutefois, le ministre saoudien du Hajj, Tawfiq al-Rabiah, a prévenu qu’aucune manifestation politique ne serait tolérée pendant le pèlerinage, celui-ci devant être strictement consacré aux prières.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi se rendra également en Arabie Saoudite pour participer à la cérémonie du Hajj. Il visitera d’abord la ville de Médine pour se recueillir sur le tombeau du prophète Mahomet avant de se rendre à La Mecque pour accomplir les rituels du Hajj.
L’organisation du Hajj est une source de légitimité pour l’Arabie saoudite, dont le souverain porte le titre de « gardien des deux saintes mosquées, » à La Mecque et à Médine. Cependant, c’est aussi un défi logistique majeur pour le royaume qui a accueilli plus de 1,8 million de pèlerins l’année dernière, dont environ 90 % venus de l’étranger.
Le Hajj a connu plusieurs drames par le passé, notamment en 2015 lorsqu’une gigantesque bousculade a fait 2 300 morts. Les autorités saoudiennes ont depuis procédé à d’importants aménagements, notamment à la Grande Mosquée dont les travaux d’agrandissement devraient s’achever en 2025. Elles utilisent également la technologie de l’intelligence artificielle pour assurer la sécurité et la fluidité des mouvements de la foule.
Le royaume désertique a multiplié les initiatives pour aider les pèlerins à surmonter la chaleur écrasante de l’été. Des messages adressés aux fidèles avertissent que la température peut atteindre 48 degrés Celsius et conseillent de boire « au moins deux litres d’eau par jour » et de se munir d’ombrelles.
Avec de telles températures, les rituels en plein air risquent d’être éprouvants, notamment lors de la journée de prière samedi sur le mont Arafat, moment fort du pèlerinage. Selon Mohammed al-Abdulali, porte-parole du ministère saoudien de la Santé, plus de 10 000 cas de maladies liées à la chaleur ont été recensés l’année dernière durant le Hajj, dont 10 % de coups de chaleur