Les prix du pétrole ont baissé vendredi, mais sont restés sur la bonne voie pour un gain hebdomadaire significatif alors que les investisseurs envisageaient la perspective d’une escalade de la guerre au Moyen-Orient et d’une perturbation des flux de brut sur le marché mondial.
À 06h46 GMT, le prix du baril de pétrole brut Brent de la mer du Nord était inchangé à 77,55 cents. Le prix du pétrole brut West Texas Intermediate par baril a également atteint 73,65 cents avec peu de changement.
Par conséquent, ces deux indices pétroliers sont sur le point d’augmenter les prix hebdomadaires de 8 %.Un rapport de Reuters met en avant l’influence des craintes liées à une possible escalade des tensions dans la région. Les récents commentaires du président américain Joe Biden, qui évoque un soutien potentiel à Israël face aux attaques iraniennes, ont également contribué à faire grimper les prix du pétrole de 5 % en un jour. Toutefois, malgré l’inquiétude suscitée par ces tensions, des analystes du secteur estiment que l’impact sur l’approvisionnement en pétrole sera limité. En effet, bien que la région du Moyen-Orient représente un tiers de l’approvisionnement mondial, la probabilité d’une attaque israélienne directe contre des installations pétrolières iraniennes semble faible.
Un élément central de cette analyse est le détroit d’Ormuz, par lequel transite environ un cinquième du pétrole brut mondial. La fermeture de ce passage stratégique en raison de conflits pourrait entraîner une flambée des prix, comparable à celle observée lors d’événements militaires majeurs. La crainte d’une telle fermeture demeure prégnante, car elle pourrait perturber gravement les chaînes d’approvisionnement mondiales en pétrole.
Néanmoins, la capacité de production excédentaire de l’OPEP, qui a récemment été renforcée par la réouverture des champs pétroliers libyens, a réussi à apaiser certaines des craintes de perturbation d’approvisionnement. Les membres de l’OPEP, y compris l’Iran et la Libye, disposent de réserves stratégiques importantes. Les analystes soulignent que des pays comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Koweït, avec leurs capacités de production additionnelles, jouent un rôle clé dans la stabilisation du marché.
Un autre aspect important est la montée en puissance de nouveaux producteurs de pétrole, notamment le Canada, le Brésil et les États-Unis. Ces pays contribuent à diversifier l’approvisionnement mondial en pétrole, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des pays de l’OPEP. Cependant, la structure du marché pétrolier reste fortement influencée par des pays comme l’Iran, dont la production est encore affectée par des sanctions américaines.
En somme, la relative stabilité des prix du pétrole dans un contexte de tensions géopolitiques souligne la résilience du marché face aux perturbations potentielles. Les acteurs du marché surveillent attentivement l’évolution de la situation au Moyen-Orient, en particulier la question cruciale de la fermeture du détroit d’Ormuz. Alors que la production excédentaire de l’OPEP et l’arrivée de nouveaux producteurs contribuent à équilibrer le marché, la dynamique future dépendra de la capacité des acteurs clés à naviguer dans un paysage incertain. La vigilance reste de mise, car chaque mouvement stratégique dans cette région pourrait avoir des répercussions significatives sur les prix du pétrole à l’échelle mondiale.