Le constructeur français Renault envisage de fermer son usine en Algérie après que les autorités aient pris des mesures pour limiter les importations de pièces détachées.
L’agence de presse algérienne APS a annoncé que le constructeur français fermerait son usine en novembre prochain, après que l’Algérie eut imposé des mesures visant à réduire la facture des importations de pièces des kits destinés au montage des véhicules touristiques indispensables au montage de voitures dans l’usine.
L’usine sera temporairement inactive, en raison de l’indisponibilité des pièces importées.
Depuis 2012, l’Algérie tente d’attirer les investissements étrangers des géants de l’automobile afin de réduire sa facture d’importations, mais les résultats obtenus jusqu’à présent sont décevants car le modèle industriel repose sur l’assemblage plutôt que sur la fabrication.
La production de voitures dans le pays était considérée comme un moyen de réduire les importations. Cependant, cette approche s’est révélée inadéquate face à la hausse des importations de pièces détachées automobiles, qui a maintenu les prix des voitures en Algérie à un niveau supérieur à ceux d’autres pays européens.
Renault fabriqué en Algérie coûte environ 200 000 dinars (1 600 euros) de plus que son homologue importé, la Dacia Logan. Le prix de la Hyundai i10 fabriquée en Algérie est également 2 000 € plus cher que le prix de la même petite voiture en France.
Alors que la crise financière sévit dans le pays durement touché par la chute des prix du pétrole, les autorités ont mis en place des quotas pour les importateurs de voitures, entraînant une chute des importations.
La perception de la réticence de l’Algérie envers les investisseurs étrangers est aggravée par les réformes en matière d’investissement qui laissaient inchangée une règle exigeant que 51% des projets soient détenus par les nationaux.
La règle 51/49 prévoit qu’au moins 51% des actions de sociétés basées en Algérie doivent appartenir à des ressortissants algériens résidant en Algérie ou à des sociétés entièrement détenues par des actionnaires résidents de l’Algérie.
Le système bancaire archaïque a également repoussé les investisseurs. Les banques algériennes restent dominées par l’État et très corrompues, contrecarrant ainsi les investissements directs étrangers.