Le 5 novembre 2024, un événement marquant a eu lieu dans le cadre des relations russo-iraniennes : l’Agence spatiale fédérale russe (Roscosmos) a annoncé le lancement d’une fusée Soyouz, qui a transporté deux satellites iraniens, Kowsar et Hodhod, parmi 53 autres satellites, incluant des dispositifs destinés à la surveillance météorologique. Ce lancement, intervenu le jour des élections présidentielles américaines, souligne la dynamique croissante d’une alliance technologique et stratégique entre Moscou et Téhéran.
Pour l’Iran, cette mission représente une réponse à la série d’échecs récents subis par son programme spatial civil. Le satellite Kowsar, développé par la société iranienne Omidfaza, et spécialisé en imagerie haute résolution, illustre la volonté de Téhéran de revitaliser son secteur spatial tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des puissances occidentales. Hodhod, quant à lui, est axé sur les communications. Ces deux satellites, dont la durée de vie est estimée entre trois et quatre ans, témoignent de l’ambition de l’Iran à s’imposer comme un acteur autonome dans le domaine spatial, malgré les défis économiques et diplomatiques auxquels il fait face.
Ce lancement ne constitue pas un fait isolé. En 2022, la Russie avait déjà mis en orbite un satellite iranien d’observation de la Terre, Khayyam, suivi du satellite Pars-1 en février dernier, destiné à analyser la topographie iranienne. Ces avancées technologiques marquent un tournant significatif pour le secteur spatial iranien, en particulier pour les entreprises privées. La collaboration avec des partenaires étrangers, comme la Russie, renforce non seulement les capacités d’observation et de communication de l’Iran, mais aussi son ambition de devenir un acteur clé sur la scène internationale.
La coopération russo-iranienne dépasse le cadre spatial et s’étend également à des domaines militaires controversés. Des accusations ont émergé concernant le soutien iranien aux opérations militaires russes en Ukraine, notamment à travers la fourniture de drones. Parallèlement, un accord stratégique global est en préparation, renforçant l’idée que les deux pays envisagent une synergie à long terme.
Cependant, cette dynamique d’alliance suscite des préoccupations au niveau international, notamment en Israël. Les avancées technologiques iraniennes sont perçues comme une menace, entraînant des spéculations sur de potentielles actions préventives israéliennes contre des installations spatiales iraniennes. La stratégie de défense israélienne s’intensifie alors que les relations entre Moscou et Téhéran se solidifient.
Il convient également de noter que le timing de ce lancement, coïncidant avec les élections américaines, pourrait être interprété comme un message politique fort, témoignant de l’indépendance croissante des deux nations face aux sanctions occidentales. Ce développement marque une nouvelle étape dans les relations russo-iraniennes et pourrait modifier les équilibres géopolitiques mondiaux, surtout à une époque où les tensions internationales sont palpables.