L’installation officielle du Général-major Mostefa Smaili à la tête des Forces terrestres, présidée par le Général d’Armée Saïd Chanegriha, s’inscrit dans une tradition bien rodée du régime : un rituel fastidieux présenté comme un événement majeur. Cette mise en scène, orchestrée au nom du Président de la République, se révèle être un spectacle sans réel contenu, destiné davantage à maintenir les apparences qu’à répondre aux attentes d’une population confrontée à des défis bien plus pressants.
Alors que des phrases comme « l’alternance aux postes, une tradition louable » sont martelées, le contexte global trahit une tout autre réalité. Loin d’incarner un renouvellement ou une modernisation, ces changements ne font que renforcer un système figé dans ses dogmes. Cette obsession pour le cérémonial militaire, doublée d’une rhétorique défensive face à des « ennemis imaginaires », reflète une volonté de contrôler le récit national en détournant l’attention des enjeux réels : la crise sociale, économique et institutionnelle qui mine le pays.
Le discours, truffé de slogans sur la souveraineté et l’unité nationale, manque cruellement de substance. À aucun moment ne sont abordés les véritables défis auxquels l’armée doit faire face : corruption interne, gestion opaque des ressources, ou encore l’impératif de modernisation technologique. Au lieu de cela, les autorités se contentent de dénoncer des « manœuvres subversives étrangères », alimentant une paranoïa d’État qui ne convainc plus personne.
Cette cérémonie est un miroir fidèle d’un pouvoir coupé de sa base. Plutôt que de répondre aux préoccupations des citoyens ou d’exposer une vision claire pour l’avenir, il se retranche dans des rituels vides et des déclarations ampoulées. Une fois de plus, l’État algérien prouve qu’il excelle dans l’art de détourner l’attention, laissant les vrais problèmes en suspens et son peuple dans l’attente.