Depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte à une action immédiate pour garantir un accès humanitaire complet à la bande de Gaza. Ce territoire, densément peuplé et dévasté par des semaines de bombardements intensifs, fait face à une crise humanitaire sans précédent. Les infrastructures sanitaires, déjà fragiles avant le conflit, ont été presque entièrement détruites, privant des millions de personnes de soins de santé essentiels.
Le cessez-le-feu, conçu pour durer six semaines, a débuté par un échange d’otages et de prisonniers. Israël a libéré 90 prisonniers palestiniens, tandis que le Hamas a relâché trois otages israéliens, capturés depuis les attaques d’octobre 2023. Si ces gestes nourrissent un espoir de stabilité, ils ne masquent pas la complexité d’un accord aux bases encore fragiles. Les deux parties restent profondément divisées sur des questions clés, notamment le retrait des forces israéliennes de Gaza et la gestion des zones reconquises.
Dans les rues de Jabaliya, dans le nord de Gaza, et de Rafah, à l’extrême sud, les scènes de désolation dominent. Des milliers de déplacés tentent de retrouver leurs foyers, souvent réduits à des tas de débris. « Nous sommes enfin chez nous. Il n’y a pas de maisons ici, juste des ruines. Mais ici, c’est notre maison », témoigne Rana Mohsen, une femme de 43 ans. Maria Gad El Haq, une autre déplacée, raconte qu’elle peine même à localiser l’emplacement exact de sa maison, tant les quartiers ont été anéantis.
Cette situation est aggravée par le manque d’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé. Les hôpitaux, largement endommagés, peinent à répondre aux besoins urgents des blessés et des malades. Des maladies liées aux mauvaises conditions sanitaires, comme la dysenterie et des infections respiratoires, menacent de se propager rapidement si des mesures immédiates ne sont pas prises.
Face à l’urgence, l’OMS a déclaré être prête à augmenter significativement son aide humanitaire, à condition d’obtenir des garanties pour opérer sur l’ensemble du territoire palestinien. « Notre priorité est d’atteindre chaque personne dans le besoin, peu importe où elle se trouve à Gaza », a déclaré un porte-parole de l’OMS. Cependant, l’organisation a souligné que cette mission nécessitait un soutien logistique et financier accru de la communauté internationale.
Le Hamas a promis de reconstruire Gaza et de restaurer ce que les bombardements israéliens ont détruit, mais la tâche semble titanesque. La population, exténuée par des années de conflit, espère que ce cessez-le-feu ouvrira une période de paix durable. Cependant, les défis restent immenses : outre les tensions politiques, les dégâts matériels et humains exigeront des décennies de reconstruction et de réhabilitation.
L’OMS et d’autres organisations humanitaires insistent sur l’importance d’une réponse internationale coordonnée. Fournir un accès sûr et rapide à l’aide médicale, sécuriser les corridors humanitaires et soutenir les efforts de reconstruction sont autant de priorités immédiates. En parallèle, les acteurs politiques mondiaux doivent travailler à maintenir la trêve et à favoriser un dialogue constructif entre Israël et la Palestine.
Le succès de cet effort dépendra de la capacité des parties prenantes à surmonter les divisions et à placer les besoins humanitaires au premier plan. À Gaza, où des millions de vies sont en jeu, chaque jour compte pour atténuer la souffrance et poser les bases d’un avenir plus stable.