Les cours du pétrole ont peu varié ce mardi en Asie, les investisseurs digérant les récentes annonces de Donald Trump sur l’imposition de nouveaux droits de douane et l’augmentation de la production énergétique aux États-Unis.
Le Brent a légèrement baissé d’un cent, soit 0,01 %, pour atteindre 80,14 dollars le baril. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) a reculé de 60 cents, soit 0,78 %, s’établissant à 76,79 dollars le baril. L’absence de cotations lundi, due à un jour férié aux États-Unis, a rapporté les ajustements des marchés pétroliers américains à ce mardi, date d’expiration du contrat de livraison de février.
« Alors que le deuxième mandat de Trump débute aujourd’hui, les marchés doivent faire face à plusieurs incertitudes », a déclaré Yip Jun Rong, stratège chez IG. Si le relâchement initial février concernant l’absence de mesures commerciales radicales a pu apaiser les tensions, ce sentiment a été rapidement balayé par l’annonce possible de droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique. Cette perspective a ravivé l’aversion au risque sur les marchés.
Bien que Trump n’ait pas immédiatement imposé de nouvelles taxes à l’importation après sa prestation de service, il a ordonné une enquête fédérale sur les pratiques commerciales jugées déloyales par d’autres pays. Ces droits de douane pourraient avoir des répercussions significatives sur les échanges pétroliers nord-américains, en particulier pour le Canada, principal fournisseur de pétrole brut aux États-Unis.
L’analyste Vivek Dihar, de la Commonwealth Bank, a souligné que la quasi-totalité des exportations pétrolières canadiennes sont destinées aux États-Unis et qu’elles sont souvent vendues à des prix inférieurs au WTI. Imposer des sanctions ou des droits supplémentaires pourrait donc augmenter les coûts de ces exportations, perturbant généralement le marché.
Cependant, certains analystes estiment que l’imposition de droits de douane pourrait paradoxalement soutenir les prix du pétrole américain, en stimulant la demande intérieure et en favorisant une hausse des prix du WTI.
L’une des priorités annoncées par Trump est d’accélérer l’octroi de licences pour le forage pétrolier et gazier aux États-Unis, dans le cadre d’un plan global visant à maximiser la production énergétique nationale. L’administration a également annoncé la fin probable des achats de pétrole au Venezuela, deuxième fournisseur de pétrole brut des États-Unis après la Chine.
Par ailleurs, Trump a évoqué la possibilité de reconstituer les réserves stratégiques américaines, une mesure qui pourrait augmenter la demande de pétrole brut domestique et, par conséquent, faire grimper les prix.
Selon Reuters, les conditions climatiques extrêmes dans le Dakota du Nord ont entraîné une baisse significative de la production pétrolière de l’État, estimée entre 125 000 et 150 000 barils par jour. Les problèmes opérationnels liés au froid intense ont accentué cette baisse, ajoutant une nouvelle variable aux dynamiques d’offre et de demande.
Les investisseurs restent prudents face aux incertitudes géopolitiques et aux politiques commerciales de l’administration Trump. Si l’augmentation de la production américaine peut exercer une pression à la baisse sur les prix, des facteurs comme la reconstitution des réserves stratégiques ou les restrictions sur les importations de pétrole vénézuélien pourraient contrebalancer ces effets.
Les spéculations sur les intentions de Trump à l’égard de la Chine et leur impact potentiel sur les marchés pétroliers ajoutent une dimension supplémentaire d’incertitude, tandis que la faiblesse économique persistante de la Chine pourrait limiter la demande globale. Dans ce contexte, les marchés pétroliers devraient rester volatils à court terme, influencés par une combinaison de décisions politiques et de facteurs économiques globaux.