Ce jeudi, le Hamas s’apprête à remettre à Israël les corps de quatre otages israéliens, dont ceux des jeunes enfants Ariel et Kfir Bibas. Cette restitution, qui s’inscrit dans un accord plus large entre le mouvement islamiste et Israël, intervient alors que la trêve à Gaza, en place depuis le 19 janvier, est toujours maintenue.
L’annonce de cette restitution a suscité une vive émotion en Israël, en particulier au sein de la famille Bibas, qui affirme ne pas avoir encore reçu de confirmation officielle du décès des enfants et de leur mère, Shiri Bibas. Ces derniers avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque menée par le Hamas contre Israël, avant d’être séparés de leur père, Yarden Bibas, qui avait été libéré le 1er février.
Le Hamas a déclaré que cette restitution des corps intervient dans le cadre d’un échange, prévoyant la libération de détenus palestiniens par Israël. En complément, six otages israéliens encore en vie doivent être relâchés samedi. Toutefois, les tensions demeurent entre les deux parties, le Hamas accusant Israël de ne pas respecter pleinement ses engagements, notamment sur les conditions de la libération des prisonniers palestiniens et l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.
Alors que cet échange marque une nouvelle étape dans les négociations entre Israël et le Hamas, l’avenir de la trêve reste incertaine. Le gouvernement israélien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, a réaffirmé sa volonté de poursuivre les discussions, tout en exigeant une « démilitarisation totale de Gaza ». Cette condition est toutefois rejetée par le Hamas, qui refuse tout désarmement de la bande de Gaza après le conflit.
D’après les termes de l’accord actuel, la première phase de la trêve doit s’achever le 1er mars. Durant cette période, 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, doivent être libérés en échange de la remise en liberté de 1.900 prisonniers palestiniens. Jusqu’à présent, 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens ont été relâchés dans le cadre de cet accord.
Au-delà des négociations, la situation humanitaire à Gaza reste catastrophique. Après plus de quatre mois de guerre, les bombardements et les combats ont causé la mort de plus de 48.000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas, et laissé des centaines de milliers de personnes sans abri. La trêve a permis d’augmenter légèrement l’acheminement de l’aide humanitaire, mais celle-ci reste insuffisante face aux besoins de la population. Le Hamas accuse Israël de bloquer l’entrée de certains équipements essentiels, notamment des logements préfabriqués et du matériel de reconstruction.
Sur la scène internationale, la situation à Gaza continue de susciter de vives réactions. Le président américain Donald Trump a récemment proposé un plan controversé visant à placer Gaza sous contrôle américain et à expulser ses 2,4 millions d’habitants pour permettre une reconstruction complète du territoire. Cette proposition a provoqué un tollé dans le monde arabe, et un mini-sommet arabe est prévu vendredi en Arabie saoudite pour y répondre, avant une réunion plus large au Caire le 4 mars.
Alors que la trêve est maintenue, son avenir demeure incertain, dépendant des discussions en cours et du respect des engagements par les deux parties. Dans l’immédiat, la restitution des corps prévue aujourd’hui et la libération des otages samedi restent les points centraux de cet accord fragile, dans un climat marqué par la méfiance et des tensions persistantes.