Les autorités jordaniennes ont annoncé, mardi 15 avril, avoir démantelé un réseau clandestin accusé de préparer des actes de sabotage d’envergure contre la sécurité nationale. Cette opération, menée par les services de renseignement généraux, a conduit à l’arrestation de 16 individus soupçonnés d’avoir planifié des attaques contre des sites stratégiques du royaume.
Dans un communiqué relayé par l’agence officielle Petra, les services de renseignement ont révélé avoir surveillé la cellule depuis 2021, et mis en lumière des projets dangereux impliquant la fabrication de roquettes, la possession d’explosifs et d’armes à feu, ainsi que la mise au point de drones militaires. Un missile prêt à être lancé aurait même été retrouvé, preuve de l’état avancé de la préparation.
Une menace organisée et transnationale
Les premiers éléments de l’enquête indiquent que certains membres du groupe auraient reçu une formation militaire à l’étranger, notamment au Liban, ce qui fait craindre des liens avec des organisations transnationales. Le réseau aurait établi un atelier de fabrication de missiles dans la ville de Zarqa, dissimulant les engins dans des structures en béton, selon les informations fournies par une source sécuritaire.
L’arsenal découvert témoigne d’un niveau de sophistication alarmant. Des composants permettant de produire plus de 300 projectiles ont été saisis, démontrant une réelle capacité de nuisance. Les services de sécurité estiment que le groupe projetait de lancer une campagne de sabotage coordonnée à travers plusieurs régions du pays.
Les autorités n’écartent pas une motivation idéologique ou politique derrière cette tentative de déstabilisation. D’après plusieurs sources proches du dossier, des liens avec les Frères musulmans sont actuellement étudiés. Le ministre d’État à la Communication a indiqué que l’identité et les affiliations politiques des suspects seront rendues publiques ultérieurement.
Cette affaire survient dans un climat régional tendu, alors que la Jordanie multiplie les efforts pour contenir les flux de contrebande d’armes et de drogue en provenance de Syrie. Ces dernières années, Amman a souvent accusé des groupes armés soutenus par l’Iran de tenter d’infiltrer le territoire jordanien.
Le roi Abdallah II, régulièrement engagé sur les questions de sécurité, avait déjà exprimé ses préoccupations concernant les tentatives d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures du royaume. « Il est inacceptable que des Jordaniens prennent leurs ordres de l’étranger », avait-il déclaré plus tôt cette année devant d’anciens militaires.
En parvenant à neutraliser cette menace à temps, les services de renseignement jordaniens marquent une victoire stratégique, illustrant leur capacité à anticiper les attaques avant qu’elles ne surviennent. L’enquête se poursuit et devrait aboutir à une série de procès devant la Cour de sûreté de l’État.