L’Union africaine (UA) a annoncé, mercredi 30 avril, la levée des sanctions qui visaient le Gabon depuis le coup d’État d’août 2023. Cette décision marque une reconnaissance officielle du processus de transition politique entamé par le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, mettant fin à 55 ans de pouvoir dynastique.
Suspendu de l’organisation continentale dans la foulée du putsch, le Gabon voit ainsi sa réintégration confirmée après un examen jugé « globalement satisfaisant » par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter), le département des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l’organisation a salué les avancées du processus de transition et a invité le pays à « reprendre immédiatement sa participation aux activités de l’Union ».
Brice Oligui Nguema, ancien chef de la Garde républicaine, s’était engagé à restaurer un régime civil après une période transitoire de deux ans. En avril 2025, il a été élu président de la République avec 94 % des voix selon les résultats officiels, dans un scrutin critiqué par l’opposition mais présenté par les autorités comme transparent et pacifique.
Cette élection s’est déroulée dans le cadre d’une nouvelle constitution qui renforce les prérogatives présidentielles. Un élément qui suscite à la fois des espoirs de stabilité et des inquiétudes concernant une possible dérive autoritaire.
La levée des sanctions par l’UA fait également suite à une campagne diplomatique menée par Libreville, notamment à travers une rencontre entre Oligui Nguema et le président ivoirien Alassane Ouattara, au cours de laquelle le dirigeant gabonais avait plaidé pour un soutien à sa réhabilitation sur la scène africaine.
Malgré ses ressources pétrolières abondantes, le Gabon reste confronté à des défis structurels majeurs : un chômage élevé, des pénuries chroniques d’eau et d’électricité, et une dette publique lourde. Le retour du pays au sein de l’UA pourrait favoriser un regain de coopération internationale et la reprise de certaines aides suspendues depuis 2023.
La communauté internationale, tout en prenant acte de cette normalisation, reste vigilante quant au respect des droits politiques et à l’instauration d’une démocratie véritable. Le test majeur pour le nouveau pouvoir sera sa capacité à répondre aux attentes sociales et économiques des Gabonais, tout en garantissant un climat politique apaisé.