Le marché pétrolier connaît une nouvelle période de recul. Le prix du pétrole brut Brent de la mer du Nord a légèrement chuté, de 11 cents (-0,16 %) à 68,65 dollars le baril, mardi 5 août à 4 h 24 (heure locale). De même, les contrats à terme sur le pétrole brut américain WTI ont reculé de 12 cents (-0,18 %) pour s’établir à 66,17 dollars le baril.
Cette tendance marque la quatrième baisse consécutive pour les deux indices, ramenant les cours à leur plus bas niveau en une semaine. Selon Priyanka Sachdeva, analyste senior chez Philip Nova, cette baisse s’explique principalement par une capacité d’offre excédentaire de la part des membres de l’OPEP+, qui agissent désormais comme un tampon face aux potentielles restrictions sur le pétrole russe.
Le groupe OPEP+ a récemment décidé d’annuler une partie significative de ses réductions volontaires de production. En septembre, 547 000 barils par jour supplémentaires seront remis sur le marché, venant ainsi compenser près de 2,4 % de la demande mondiale. Ce retour à une offre plus abondante intervient malgré des perspectives de demande relativement faibles.
En effet, plusieurs analystes soulignent un ralentissement probable de la croissance économique mondiale au second semestre 2025, alimentant les craintes d’une demande moindre en carburant. JPMorgan Chase & Co. met en garde contre un risque élevé de récession aux États-Unis, notamment du fait d’une stagnation dans la croissance de l’emploi.
Par ailleurs, les récentes réunions politiques en Chine indiquent une absence de mesures d’assouplissement économique à court terme, la priorité étant donnée au maintien d’un équilibre structurel durable dans la deuxième plus grande économie mondiale.
Ces fondamentaux fragiles ont éclipsé les inquiétudes initiales concernant des perturbations potentielles dans l’approvisionnement en pétrole, qui avaient auparavant soutenu les prix.
Sur le plan géopolitique, la situation reste tendue. Après avoir imposé en juillet un tarif douanier de 25 % sur les importations de pétrole indien, le président américain Donald Trump a menacé d’instaurer des droits de douane secondaires de 100 % contre les acheteurs de pétrole russe, dont l’Inde. Cette dernière, qui est le principal importateur de pétrole russe par voie maritime, a exprimé son opposition, qualifiant ces mesures d’injustifiées et affirmant sa volonté de défendre ses intérêts économiques.
L’Inde a importé en moyenne 1,75 million de barils de pétrole russe par jour entre janvier et juin 2025, soit une hausse d’environ 1 % par rapport à la même période l’an passé.
Les investisseurs restent attentifs aux développements sur ce front commercial, qui pourraient à terme freiner la croissance économique mondiale et réduire davantage la demande de pétrole.