Face aux défis croissants liés à la sécurité, à l’efficacité et à la compétitivité du secteur financier, l’Algérie s’engage à moderniser et à renforcer son système bancaire en intégrant des technologies innovantes telles que l’intelligence artificielle (IA), la blockchain et les monnaies numériques. Cette transformation vise à sécuriser les transactions, à protéger les données sensibles des citoyens, et à accélérer la digitalisation d’un secteur clé pour la croissance économique nationale.
Et sous l’impulsion de Meriem Ben Mouloud, Haute-Commissaire à la Numérisation, et d’autres acteurs institutionnels, l’Algérie met en œuvre des initiatives ambitieuses pour numériser ses services financiers. La création du Centre national des services numériques et l’adoption progressive de solutions blockchain permettent d’optimiser les échanges, de renforcer la lutte contre la fraude et d’améliorer l’accessibilité des services via des plateformes numériques sécurisées.
Rachid Belaid, Commissaire général de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, considère la transformation numérique comme un levier fondamental pour dynamiser l’environnement des affaires. Cette modernisation garantit la résilience, la croissance et la compétitivité des institutions financières algériennes. Selon lui, l’essor des technologies ouvre des perspectives novatrices pour repenser la prestation des services bancaires.
Les analyses d’experts révèlent que l’intégration de l’IA dans le secteur bancaire améliore significativement les performances des établissements algériens. Elle optimise la qualité des services, réduit les coûts, limite les risques, accroît les revenus et intensifie la concurrence. M. Belaid insiste sur l’urgence de multiplier les applications d’IA dans les services bancaires et de former les professionnels du secteur pour maîtriser les défis technologiques, notamment ceux liés à la blockchain, désormais un moteur clé de l’innovation financière.
Samir Bourhil, président de l’Instance nationale de protection des données personnelles, affirme que l’IA, la blockchain et les monnaies numériques seront des catalyseurs majeurs du développement financier. Lors du premier Forum national sur la « Souveraineté numérique de l’État », il a appelé à doubler les investissements en IA dès 2027 pour rationaliser les processus et affiner la prise de décision.
Ces technologies transcendent l’amélioration de l’efficacité opérationnelle : elles favorisent un système financier plus inclusif en garantissant un traitement sécurisé des données, en simplifiant la conformité réglementaire et en réduisant les coûts, rendant ainsi les services financiers accessibles à un plus grand nombre. « L’IA et la blockchain redessineront les contours des banques de demain, en stimulant l’innovation et en renforçant l’inclusion financière », déclare M. Bourhil.
Malgré ces avancées, M. Bourhil souligne les défis liés à l’adoption généralisée de ces technologies. L’Institut d’intelligence artificielle de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, récemment établi, jouera un rôle déterminant dans la formation d’experts, dont l’État attend une contribution décisive pour consolider cette transition.
Sur le plan législatif, l’Algérie renforce sa souveraineté numérique à travers des lois encadrant les communications électroniques, la protection des données personnelles et la lutte contre la cybercriminalité. Ces cadres juridiques créent un environnement propice au déploiement sécurisé des technologies émergentes.
À l’échelle internationale, la blockchain s’impose comme un pilier pour de nombreuses banques, optimisant les transferts d’argent, les systèmes de compensation, les transactions d’actifs, ainsi que la comptabilité et l’audit. Cette technologie garantit un enregistrement rapide, transparent et sécurisé des données, surpassant les approches conventionnelles et renforçant la fiabilité des services financiers.