Le sommet très attendu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, organisé vendredi sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson en Alaska, s’est conclu sans percée sur la guerre en Ukraine.
Et ce, malgré un accueil spectaculaire réservé au président russe : tapis rouge, limousine présidentielle et protocole soigné, comme pour marquer une volonté d’ouverture.
Après deux heures et demie d’échanges, les deux dirigeants sont apparus ensemble devant la presse, sans répondre aux questions. Donald Trump a qualifié la rencontre d’« extrêmement productive », tout en reconnaissant que l’objectif principal restait hors d’atteinte :
« Nous avons avancé sur de nombreux points, mais il en reste encore quelques-uns. Nous n’y sommes pas encore parvenus, mais nous avons de fortes chances d’y arriver. »
Vladimir Poutine, lui, a remercié Trump pour son hospitalité et a même suggéré, sourire aux lèvres, que la prochaine rencontre pourrait se tenir à Moscou. Dans un discours empreint de séduction diplomatique, il a évoqué « la relation historique entre Washington et Moscou », rappelé l’alliance de la Seconde Guerre mondiale et assuré que « la Russie et les États-Unis partagent des valeurs communes ». Un langage destiné à flatter son hôte américain, tout en réaffirmant les « intérêts nationaux » de Moscou.
Malgré la mise en scène, aucun progrès concret n’a été enregistré. Trump espérait obtenir de son homologue russe un accord de cessez-le-feu, ou au moins l’ouverture de négociations. Mais il a dû admettre, à l’issue des discussions :
« Il n’y a pas d’accord tant qu’il n’y a pas d’accord. »
L’échec est d’autant plus flagrant que, sur le terrain, la Russie intensifie ses offensives dans l’est de l’Ukraine. Le contraste entre l’accueil fastueux réservé à Poutine et la poursuite des bombardements meurtriers est saisissant.
Face à cette impasse, Trump a mis en avant le rôle clé de Volodymyr Zelensky dans la suite des négociations. Le président ukrainien a confirmé samedi avoir eu une « longue et approfondie » conversation téléphonique avec son homologue américain, suivie de contacts avec plusieurs dirigeants européens et de l’OTAN.
Il a annoncé sa venue prochaine à Washington :« Nous discuterons en détail de la fin des massacres et de la guerre », a-t-il déclaré, tout en insistant sur l’importance d’un engagement européen :
« Les Européens doivent être impliqués à chaque étape pour garantir des garanties de sécurité fiables, aux côtés des États-Unis. »
Dans la nuit même du sommet, l’armée russe a lancé un missile balistique et 85 drones Shahed contre l’Ukraine ; 61 ont été abattus. Les régions de Soumy, Dnipropetrovsk, Donetsk et Tchernihiv ont été particulièrement touchées.
Entre faste diplomatique offert à Moscou et concertation stratégique avec Kiev, Donald Trump tente de maintenir tente de maintenir une fine ligne, tendre la main à Poutine, sans lâcher Zelensky ni les alliés européens.