Le 21 août 2025, la France a convoqué l’ambassadrice d’Italie à Paris, Emanuela D’Alessandro, en réponse aux propos jugés « inacceptables » du vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, à l’encontre du président Emmanuel Macron. Cette démarche, rare dans les relations entre deux nations alliées, illustre une montée des tensions entre Paris et Rome, alimentée par des divergences sur la gestion de la crise ukrainienne et des déclarations provocatrices de Salvini, chef de la Ligue du Nord.
Lors d’un déplacement à Milan, via Bora, le 20 août 2025, Matteo Salvini a réagi à la proposition française d’envisager un déploiement de troupes européennes en Ukraine après un éventuel cessez-le-feu, dans le cadre d’une « coalition des volontaires » portée par la France et le Royaume-Uni. Dans un style provocateur, il a lancé à Macron, en dialecte milanais : « Tache al tram » (« accroche-toi au tram »), ajoutant : « Mets ton casque, ta veste et et ton fusil, et va en Ukraine toi-même. » Ces propos, perçus comme une attaque personnelle, ont été jugés indignes d’un responsable politique de haut rang par le Quai d’Orsay, qui a dénoncé leur incompatibilité avec « le climat de confiance et la relation historique entre nos deux pays ».
Salvini ne s’est pas arrêté là. Il a également critiqué les « grandes puissances » européennes, accusées de pousser à « une armée européenne, un réarmement européen et une dette commune pour acheter des missiles ». Dans le même souffle, il a salué l’approche de l’ancien président américain Donald Trump, la qualifiant de « parfois abrupte, mais efficace là où d’autres ont échoué ».
La convocation de l’ambassadrice italienne, Emanuela D’Alessandro, au ministère français des Affaires étrangères, le 21 août, traduit la gravité de l’incident aux yeux de Paris. Selon une source diplomatique citée par France Inter, il a été rappelé à l’ambassadrice que les propos de Salvini « allaient à l’encontre des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre la France et l’Italie, notamment dans leur soutien sans faille à l’Ukraine ». Cette démarche vise à réaffirmer que de telles attaques personnelles, surtout dans un contexte géopolitique sensible, ne peuvent être tolérées.
La France, aux côtés du Royaume-Uni, promeut un projet de déploiement de contingents en Ukraine pour garantir la sécurité après un éventuel cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. Cette initiative, soutenue par une « coalition des volontaires », contraste avec la position de l’Italie, où la Première ministre Giorgia Meloni s’oppose à l’envoi de troupes.
La France, en convoquant l’ambassadrice italienne, a choisi une réponse diplomatique mesurée, évitant une escalade ouverte tout en marquant une ligne rouge. Cette crise, bien que limitée à un incident verbal, met en lumière les défis de la cohésion européenne face à la guerre en Ukraine. Alors que Paris et Londres cherchent à structurer une réponse collective à la crise, les provocations de Salvini risquent de compliquer les efforts pour maintenir un front uni.