Le Haut-commissariat aux droits de l’homme s’est déclaré de plus en plus préoccupé par la grave situation des droits de l’homme en Algérie, là où les droits à la liberté d’opinion et d’expression, de rassemblement pacifique et de participation aux affaires publiques sont toujours attaqués, en plus d’une répression excessive et une violence extrême pouvant s’apparenter à un meurtre.
C’est ce qu’a déclaré Robert Colvile, porte-parole de la Commission, lors d’une conférence de presse, où il a expliqué que depuis la reprise des manifestations dans les rues d’Algérie, le bureau du HCR a reçu des informations précises sur le recours à une force disproportionnée et démesurée contre des manifestants pacifiques ainsi que sur des arrestations illégales en cours qui ne font pas de distinction entre les personnes âgées ou mineures.
En effet, des rassemblements d’étudiants hommes ou femmes ont été empêchés à quatre reprises en avril et mai 2022, et les autorités ont continué d’empêcher l’accès aux personnes se rendant aux points de rassemblement avec des actes d’intimidation, des violences, des raclées mortelles et l’arrestation arbitraire de milliers de manifestants ou de toute personne que les forces de sécurité considèrent comme un manifestant, et traiter avec barbarie tous critique qui réclame un état civil et non militaire et bafouent sa dignité devant ses camarades.
Certains manifestants auraient été arrêtés puis relâchés, alors qu’ils ont été contraints de signer un document s’engageant à cesser de participer aux manifestations et d’offrir des rites de loyauté et d’allégeance à Tebboune.
En violation de toutes les normes internationales, à l’heure actuelle, environ 1 000 personnes sont toujours détenues pour avoir exercé leurs droits humains légitimes, dont certaines purgent de longues peines de plus de dix ans, tandis que d’autres sont en détention provisoire comme l’ont confirmé des informations provenant de sources fiables, selon lesquelles des détenus politiques ont été soumis à des tortures physiques et psychologiques, voire à des viols sexuels, sans discrimination entre hommes et femmes, tout au long de la période de leur détention et pendant des années, des militants, des défenseurs des droits de l’homme, des étudiants, des journalistes et des blogueurs et des citoyens ordinaires qui expriment pacifiquement leur dissidence continuent de faire l’objet de poursuites pénales et de harcèlement, y compris leurs familles et leurs proches.
La Commission a exhorté les autorités injustes du pays à cesser d’utiliser la violence et la répression pour disperser des manifestations pacifiques, mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires, les soumettre à des violences physiques et psychologiques et leur donner leurs droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique.