Le tribunal d’Aïn Béïda, à la wilaya d’Oum El Bouaghi, a suspendu son verdict, plongeant ainsi 213 personnes, âgées de 15 à 70 ans, dans l’incertitude la plus totale. Ces individus sont accusés d’avoir participé aux événements de la municipalité de Berriche, où des manifestants ont exprimé leur mécontentement face à leur exclusion volontaire du système de logements sociaux et de terrains, malgré leur précarité et leur situation difficile depuis plus de deux décennies.
Ces protestations pacifiques ont été injustement qualifiées d’attroupements non armés, de slogans séditieux visant les symboles de l’État, d’opposition à une décision présidentielle et de rejet de la loi. Des accusations fallacieuses et non fondées que l’on ne retrouve que dans les régimes dictatoriaux, appliquées aux personnes opprimées.
Tout a commencé avec la publication de la liste des bénéficiaires des 319 lots de terrains et des 400 appartements, où il a été révélé que des personnes étrangères aux quartiers précaires avaient obtenu ces avantages. La plupart d’entre eux étaient des mineurs encore scolarisés, ainsi que des membres de la famille des responsables municipaux.
Les manifestants ont alors dénoncé cette injustice flagrante, affirmant que la liste originale des bénéficiaires n’avait jamais été annulée et que les responsables avaient délibérément exclu les citoyens les plus nécessiteux. Les avantages ont été distribués avec faveur aux parents du président et de ses collaborateurs, ainsi qu’à des jeunes filles mineures, connues pour leur mauvaise réputation et leurs liaisons illégales avec des politiciens et des députés corrompus.
De plus, certains appartements et terrains ont été vendus à des bénéficiaires riches pour leur permettre de les utiliser à des fins commerciales. Des pratiques intolérables, condamnées sans équivoque par le représentant de l’accusation. Pourtant, malgré la clarté de la situation, il a demandé pour chaque manifestant pacifique une peine de 20 ans de prison pour avoir simplement réclamé leurs droits et s’être opposé aux abus de pouvoir des responsables corrompus.
La population attend avec impatience le verdict final de cette affaire, dans l’espoir que la justice soit enfin rendue aux personnes qui en ont le plus besoin. Mais en attendant, le tribunal d’Aïn Beida retient son souffle, consciente de l’enjeu crucial de ce procès pour la défense des droits fondamentaux des citoyens.