Les pays du monde entier n’ont pratiquement rien d’autre à faire en ce moment que de se soucier de leurs ressortissants au Soudan, de s’assurer de leur état de santé et de leur apporter un soutien matériel et moral au milieu de la guerre, de la destruction et des meurtres indiscriminés qui sévissent dans ce pays frère entre les différentes factions militaires. Nos généraux, eux, ne se sont pas donné la peine d’appeler ou même de prendre des nouvelles de nos frères de la communauté algérienne au Soudan, qu’ils soient proches ou éloignés. Comme si leur vie ou leur mort n’était pas un problème pour eux, ils suivent à la lettre la déclaration du défunt Boumediene selon laquelle « La mort d’un citoyen signifie fournir sa nourriture et son eau à un autre citoyen, ce qui fait de lui un martyr. ». Jusqu’à ce que les généraux tuent les citoyens les plus pauvres, transformant leur mort en un acte héroïque digne des martyrs!
Notre correspondant a eu la gentillesse de voyager vers le lieu des événements, risquant sa vie pour entrer en contact avec la communauté algérienne au Soudan et en apprendre davantage sur leurs conditions de vie au milieu de la destruction et de la violence. Il a essayé de savoir ce que la communauté pensait de l’abandon par les généraux et de leur manque d’intérêt à leur égard, même en envoyant un représentant diplomatique pour enquêter sur leur sort. Lorsque notre correspondant a contacté la communauté et leur a posé quelques questions, leur réponse a été surprenante et choquante. La plupart des autres communautés ont fui la guerre au Soudan en utilisant les avions d’évacuation fournis par leur pays d’origine, laissant tout derrière eux et cherchant à échapper à la mort. Cependant, lorsque nos citoyens ont été interrogés, ceux qui n’avaient pas beaucoup à perdre au Soudan ont répondu qu’ils s’attendaient à être abandonnés par les généraux dans cette situation et que certaines communautés arabes leur avaient proposé de voyager avec eux à bord des avions d’évacuation, mais qu’ils avaient catégoriquement refusé, en particulier les femmes. Ils se demandaient: « Un système qui viole son propre peuple matin et soir, où les files d’attente pour obtenir de la nourriture ne se terminent jamais, et où pas un seul chien de la bande ne s’est préoccupé de nous, comment peut-on nous demander de retourner en enfer à pied? Que Dieu nous laisse mourir ici dans la guerre et nous compte parmi les martyrs, ou que nous mourions sous les coups des policiers alors qu’ils nous violent les uns après les autres et que nous sommes abandonnés comme des chiens abandonnés…