Mon pays, l’Algérie, se dresse telle une prison maudite, renfermant un peuple misérable, assujetti aux prêtres du temple du palais d’El Mouradia, qui se transmettent le pouvoir des oppresseurs de génération en génération. Ni Moïse ne se manifeste parmi nous pour anéantir les tyrans de l’Algérie, ni un sauveur légendaire ne s’élève pour renverser le clan des prêtres. Un peuple évanoui, perdu, ne voit que ce que les seigneurs lui permettent de voir, n’entend que ce que la clique lui autorise. Si l’un des esclaves osait s’opposer ou rêvait de rébellion, il était précipité dans les prisons de l’humiliation et de la honte, sa dignité violée en plein jour, son corps offert en sacrifice aux dieux du temple d’El Mouradia. Ainsi, la lignée des généraux se perpétue en Algérie, leur richesse se gonfle, nourrissant leur prospérité au détriment de la douleur du peuple meurtri. Ce peuple, habitué à se prosterner sur le lit accueillant de la police dans les ténèbres des cachots, se nourrit d’aliments impurs que même les renards dédaigneraient…
Le directeur général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion a osé proclamer : « L’Algérie s’efforce constamment de suivre les meilleures pratiques internationales en matière de gestion des institutions pénitentiaires, de prise en charge des détenus, de leur réhabilitation après l’expiration de leur peine, de leur soutien financier et moral, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme et la vie digne. » Et pendant qu’il évoquait la prise en charge des détenus, leur assistance humanitaire et l’octroi d’une vie décente, j’ai moi-même été témoin d’une citoyenne algérienne de la wilaya de Khenchela pleurant et criant à pleine voix : « Par Dieu, le maire m’a dit que si je voulais bénéficier d’un appartement, il me suffirait de coucher avec lui, toi et ton enfant obèse, sinon, aucun logement ne me serait accordé. » Lorsque j’ai osé la confronter et protester, en lui disant qu’elle devrait porter l’affaire devant le président de la République, il a répondu avec sarcasme : « Même Tebboune se prosterne devant ses amants africains. Si c’est ainsi que les responsables du pays traitent une honorable citoyenne algérienne et son fils, comment traiteront-ils les détenus et les prisonniers ? Les détenus civils sortent tous des prisons sans pouvoir marcher, en raison des viols qu’ils ont subis. Le monde entier sait maintenant que nos prisons sont devenues des repaires de prostitution, de sodomie et de trafic d’êtres humains. Personne n’oubliera jamais ce qui est arrivé à l’enfant Saïd Chetouane…